Le président de la République a accordé une interview à notre confrère Sofiène Ben Farhat qui paraîtra mercredi dans le journal ‘‘La presse’’. Il a parlé de la possibilité d’accorder l’asile politique à Bachar El Assad… en Tunisie !
Etrange solution que celle de Moncef Marzouki, car, il y a quelques jours, il a été le premier chef d’Etat à décider de renvoyer l’ambassadeur syrien chez lui. Et là-dessus, il était ferme. Les rafales de critiques des opposants ne l’ont pas fait revenir sur sa décision.
Vendredi 24 février, lors de la tenue du congrès des Amis de la Syrie à l’hôtel Le Palace à Gammarth (banlieue nord de Tunis), le président de la République a appelé, dans son discours inaugural, à ne pas recourir «ni à une intervention occidentale ni à l’armement des révolutionnaires». Et d’ajouter que la Russie pourrait accorder l’asile à Bachar El Assad. Ce qui a fait grincer quelques dents en Russie, où des diplomates ont déploré l’amateurisme des autorités tunisiennes. Interrogé à ce sujet par Soufiène Ben Farhat, M. Marzouki a dit qu’il a prononcé le mot Russie comme il aurait pu dire la Chine ou tout autre pays. Ce qui est pour le moins surprenant dans la bouche d’un chef d’Etat !
Selon notre confrère, «l’essentiel pour notre Président est de préserver des vies humaines... et lorsque je lui ai demandé si, pour épargner des vies, la Tunisie serait prête à accueillir Bachar El Assad, là, il m’a dit tout de suite que la Tunisie est prête à accorder l’asile au président syrien et à ses proches, mais dans le cadre d’une solution négociée pour mettre fin au conflit syrien», a affirmé M. Ben Farhat à Kapitalis.
Que vous a encore raconté le Président lors de l’interview ? Réponse du journaliste : «Que tous les mardis, les 3 présidents (lui-même, Mustapha Ben Jaâfar, président de la Constituante et Hamadi Jebali, chef du gouvernement), coordonnent les affaires du pays, et partagent ensemble le dîner. Mardi dernier (le 21 février), le dîner était chez Mustapha Ben Jaâfar. Et c’est Mme Ben Jaâfar qui a tout préparé», ajoute notre collègue.
Z. A.