Des Tunisiens en France, membres d’associations, organisations et partis politiques publient une pétition et organisent un meeting de soutien à l’Ugtt, le jeudi 1er mars, à Paris.
Le meeting aura lieu à 18 heures, à la bourse de travail de Paris III (rue Château d’eau, salle Jean Jaurès, Métro République), en présence de Mouldi Jendoubi, secrétaire général adjoint de l’organisation syndicale. Ainsi que de représentants du mouvement syndical français et maghrébin.
Les associations, organisations et partis politiques tunisiens à l’étranger font circuler une pétition de soutien à l’Ugtt dont voici le texte :
L’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) subit depuis quelques jours des attaques des milices intégristes et des salafistes ayant eu pour cibles les locaux de la centrale syndicale à travers le pays dont le siège national à Tunis.
L’Ugtt considère que l’objectif poursuivi par ces «agressions orchestrées et systématisées contre l’intégrité de la plus ancienne des organisations de la société civile tunisienne» est de nuire à la centrale syndicale, de ternir son image aux yeux de l’opinion publique, de jeter le discrédit en l’accusant de bloquer l’économie du pays par son soutien aux mouvements sociaux.
Les attaques contre la centrale syndicale ont commencé, à la suite de la grève générale des agents municipaux, par des dépôts d'immondices devant les locaux syndicaux puis par des tentatives d’incendie, de mise à sac et de dégradations des sièges des ses sections locales et régionale de Fériana, Le Kef, Kairouan, Monastir et Menzel Bouzelfa. L’Ugtt est pleinement dans son rôle, celui de défendre les droits des travailleurs et travailleuses tunisien(ne)s dans leur lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Le lui reprocher relève d’une volonté d’étouffer l’action syndicale dont elle est le garant.
L’Ugtt a dénoncé ces dérives et a «averti contre les dangers de monter l’opinion publique contre l’Ugtt par certaines parties au pouvoir qui visent à instaurer une nouvelle dictature dans le pays et à tous les niveaux ». Ces attaques constituent une mise en cause du droit de grève, droit constitutionnel, et de la lutte des travailleur(se)s pour l’amélioration de leur condition et en vue de la satisfaction de leurs revendications légitimes.
Ces attaques contre l’Ugtt font partie d’un processus et ont été précédées par des campagnes médiatiques de déstabilisation subies par la centrale syndicale depuis le 14/01/2011 et des agressions répétées des journalistes, des médias, d’universitaires, des intellectuels, des organisations démocratiques et de mise en cause du droit de manifestation. Cela montre la volonté délibérée des forces de la contre-révolution de saboter le processus démocratique issue de la Révolution tunisienne et de mettre en cause les acquis du peuple tunisien.
Il n’y a plus de doute, ces agressions systématiques des forces du progrès et de la démocratie ont pour seul objectif la mise au pas du peuple tunisien et de la société civile démocratique et en particulier l’U.G.T.T.
Nous, signataires :
- dénonçons le silence assourdissant du gouvernement et certains de ses composantes qui se rendent complices et comptables de la dégradation du climat social et politique dans le pays;
- exigeons l’arrêt des agressions contre l’Ugtt et demandons le respect de toutes les formes d’expression démocratique en Tunisie;
- exigeons aussi le respect des libertés fondamentales et particulièrement la liberté syndicale dont le droit de grève fait partie intégrante et la liberté d’expression;
- demandons aux pouvoirs publics d’assumer leurs responsabilités et de protéger les syndicalistes de l’Ugtt des attaques de ces milices aux ordres de la contre-révolution qui veut la saborder.
Les premiers signataires de la pétition sont des associations de Tunisiens à l’étranger (Adtf /Belgique, Adtf, Aidda, Association Ali Bashhamba, Association culturelle tunisienne à Stockholm, Association suédo-tunisienne de Stockholm, Association Jisr, Atf, Atnf/Lille, Collectif 3C, Collectif des femmes tunisiennes, Collectif Tunisie 80, Comitato Immigrati Tunisini in Italia – Crldht, Dynamique Citoyenne des Tunisiens à L’étranger (Dcte), Ftcr, Ideal 92, Intercollectif de solidarité avec les luttes des peuples du monde arabe, Manifeste du 20 mars, Mctf, Réseau euro-maghrébin Citoyenneté et Culture (Remcc), Uni(e)-vers-elles, Utac, Union des Tunisiens de l’Est, Utit-IdF, WD 15), des organisations et Partis politiques (Ettajdid/France, Ettajdid/IdF, Ettakatol/France, Mopad/France, Parti Tunisien du Travail (7e congrès), Pcot/France, Pdp/France, Ptpd/France, Ptt/France. Avec le soutien de syndicats de France (Cfdt, Cgt, Fsu, Unsa, Union Syndicale Solidaires) et de syndicats du Maghreb (Snapap/Algérie, Umt/Maroc), des associations (Acort, Amf, Asdhom, Atac, Armf, Cedetim /Ipam, Fidh, Forum Citoyenneté Monde Arabe, Ldh, Le Manifeste des Libertés, Mouvement marocain du 20 février/Paris-Idf, Mrap, Sortir du Colonialisme et des organisations et partis politiques (Les Alternatifs, Eelv, Fase, Npa, Pads/Maroc, Pcf, Pcof, PG, Psu/Maroc, Rouge Vif, La Voix Démocratique/Europe.