Lors de la séance-débat avec le gouvernement, jeudi à la Coupole du Bardo, plusieurs parlementaires de l’opposition se sont retirés. La question du temps de parole limité à une minute pose problème.


 

Ils étaient plusieurs à être en colère, à quitter l’Assemblée constituante et à ne pas assister à la séance plénière-débat du jour. Ils appartiennent au groupe parlementaire démocratique, à celui de la Pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement (camp Hachemi El-Hamdi) ainsi qu’à plusieurs partis et tendances non représentés dans des groupes.

«Nous prenons le temps qu’il faut»

Selon Maya Jeribi, représentante du groupe démocratique, ce retrait intervient pour protester contre la décision du président de la Constituante Mustapha Ben Jaafar qui a limité le temps d'intervention de chaque constituant à une minute, à l'heure où le pays traverse une situation économique et sécuritaire difficile exigeant un dialogue sérieux et constructif avec le gouvernement.

Selon elle, la limitation du temps d'intervention à une minute est un moyen pour réduire la marge de manœuvre de l'opposition et la priver d'exercer son droit d'expression.

«La politique adoptée par le gouvernement ne construit point», a-t-elle estimé, faisant remarquer que l'opposition a besoin de plus de temps pour exprimer les inquiétudes et les préoccupations du peuple.

L’Union fait la force et la séance-débat continue

Les autres constituants qui ont quitté la séance-débat ont revendiqué leur droit légitime de prendre tout le temps nécessaire pour faire écouter la voix du peuple au gouvernement.

Ils ont, dans ce contexte, proposé l'attribution de 3 minutes d'intervention à chaque constituant afin de  permettre aux élus d'exprimer les préoccupations des habitants de leur région.

Il est peu probable que M. Ben Jaâfar revienne sur la durée du temps de parole. Reste que la séance plénière de débat avec le gouvernement programmée ce jeudi risque de se vider ainsi de tout intérêt : les ministres de l’Intérieur et son collègue des Affaires étrangères, n’auront en face d’eux que des constituants de leur propre camp, ou en tout cas de la «troïka», l’alliance gouvernementale au pouvoir (Ennahdha, Cpr et Ettakatol).

Ainsi va, cahin-caha, la transition démocratique tunisienne !

I.B. (avec Tap)