Pour assurer l’hygiène du milieu hospitalier et respecter l’environnement, une bonne gestion des déchets médicaux s’impose.


Pas la peine de le cacher, le tri sélectif des déchets hospitaliers n'est pas strictement respecté, jusqu'à présent, dans les établissements hospitaliers, malgré les risques pour l'environnement.

Selon Mohamed Rabhi, premier responsable à la Direction de l'hygiène du milieu et de la protection de l'environnement (Dhmpe) : «Ni les hôpitaux publics, ni les cliniques privées, ni les cabinets médicaux n'appliquent, à la lettre, les normes en vigueur. Cette situation résulte de l'insuffisance de contrôle du ministère de la Santé», a-t-il précisé à l’agence Tap. Et d’ajouter que l'autorité de tutelle ne peut être à la fois juge et partie.

«Certains cabinets médicaux incontrôlables»

Conformément à la loi-cadre de 2008 organisant le secteur de la gestion des déchets hospitaliers, c'est le producteur de ces déchets qui est responsable de leur tri à la source, il doit créer au sein de son établissement une unité en charge de la gestion de ces déchets et se doter d'équipements pour leur traitement et leur élimination conformément aux normes établies à cet effet. En cas d'absence de ces équipements, l'établissement sanitaire doit conclure des conventions avec des sociétés de services pour la sous-traitance de la gestion des déchets dangereux (tri, enlèvement, traitement). Selon toujours la même source : «Ces sociétés sont soumises au contrôle de l'Agence nationale de protection de l'environnement. La plupart des établissements sanitaires ne respectent pas les dispositions de la loi-cadre notamment celles relatives à la création d'une unité de gestion des déchets spéciaux», affirme le responsable de la Dhmpe qui désigne du doigt, surtout, les cabinets médicaux difficilement contrôlables.

Gros risques environnementaux

«Ces déchets dangereux sont mélangés aux ordures ménagères, lors de leur transfert vers les décharges, ce qui pourrait provoquer de graves problèmes environnementaux», selon Mohamed Rabhi.

Pour sa part, Dr Noureddine Abbas, chef de service de la protection de la santé hospitalière à l'Hôpital universitaire Charles Nicolle, considère que la gestion des déchets hospitaliers doit faire partie d'un plan d'action globale nécessitant la participation de tous les intervenants. Il insiste sur l'importance d'élaborer des études nationales sur la gestion des déchets hospitaliers, évoquant l'expérience de l'Hôpital Charles Nicolle dans ce domaine malgré les difficultés administratives et celles inhérentes à l'emplacement de l'établissement inadapté aux exigences du stockage de déchets spéciaux. Le besoin d’une gestion des déchets hospitaliers n’attend plus et doit faire son petit bout de chemin.

I.B.