Depuis vendredi, un groupe d’islamistes (dont des Salafistes et militants d’Ennahdha) observent un sit-in devant la bâtisse de la Télévision nationale et appellent à «l’assainissement» des médias. La direction de cette dernière a décidé de porter plainte.
Depuis vendredi 2 mars, plusieurs personnes ont planté des tentes devant le siège de la Télévision nationale et décidé de rester le temps qu’il faut, c’est-à-dire, «jusqu’à l’assainissement du secteur».
Depuis, avec ou sans haut parleur, les hommes font du tapage le jour et la nuit devant l’établissement de la télévision et dérangent tout le monde. Que veulent-ils ? Selon eux, il y a des journalistes ayant collaboré avec l’ancien régime et leur place n’est plus à la télévision et «doivent dégager». Parmi ces protestataires, il y a ceux qui ont proposé le remplacement de certains journalistes au Journal de 20 heures par des «niqabées et des barbus».
Vendredi 24 février, quelques 1.500 manifestants ont investi la même place et crié leur colère contre les médias. Le lendemain, lors de la manifestation de l’Union générale tunisienne de travail (Ugtt) en signe de protestation contre les sacs poubelles jetées devant certains de ses sièges, plusieurs journalistes ont été agressés par les forces de l’Ordre.
Vendredi 2 mars, une seconde manifestation a eu lieu devant l’établissement de la télévision. Plusieurs parmi ces manifestants- qui se proclament la voix du peuple- ont décidé de rester sur place pour faire pression sur l’administration afin qu’il y ait remplacement de quelques journalistes, notamment ceux du Journal de 20 heures. Selon les derniers sondages de Sigma Conseil, près de 40% de Tunisiens aiment regarder la chaîne nationale devançant ainsi Hannibal TV qui n’a récolté que 15% de l’audience. Cette dernière se veut la Voix du peuple.
I.B.