Depuis le 1er mars dernier, la France a cédé la coprésidence nord de l’Union pour la Méditerranée (UpM) à l’Union européenne, qu’elle assurait depuis le premier sommet de cet ensemble régional, le 13 juillet 2008, à Paris.
Cette cession s’est effectuée conformément à la décision prise par le Conseil européen des Affaires étrangères le 27 février dernier, à Bruxelles.
L’Espagne, qui accueille le siège de l’UpM à Barcelone, a fait figure, pendant un certain moment, de potentiel successeur à la France, mais in fine c’est bien l’Union européenne qui assurera la coprésidence nord.
Les conclusions adoptées par le Conseil indiquent que les réunions des ministres des Affaires étrangères seront dorénavant coprésidées par Catherine Ashton, la Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la Sécurité.
Le Service européen pour l’action extérieure, nouvel organe de l’Union européenne pour les affaires étrangères, assurera la coprésidence nord de l’UpM lors des réunions des hauts responsables.
De l’autre côté de la Méditerranée, l’Égypte, qui assure la coprésidence Sud de l’UpM depuis 2008, ne souhaite plus assurer cette fonction. Selon plusieurs sources, la Jordanie fait figure de favori pour ce poste. La Jordanie, qui n’a pas d’accès à la Méditerranée, semble donc devenir un acteur clé de l’UpM. Rappelons que le premier secrétaire général de l’UpM était un Jordanien. La Jordanie est le seul pays arabe, avec l’Egypte, à avoir signé un accord de paix avec Israël.
Il semble donc évident, à la lumière des derniers développements, que l’UpM, après avoir été extrêmement complaisante avec les dictatures, se positionne sur son rôle premier à savoir renforcer le positionnement d’Israël dans la région.
L’UpM, qui regroupe 43 pays, a été créée sur proposition du président français Nicolas Sarkozy, lors du sommet de Paris, le 13 juillet 2008, pour pallier l’échec du Processus de Barcelone de 1995, en raison de l’enlisement du processus de paix au Proche-Orient.
Wajdi Khalifa, correspondant à Bruxelles