Après l’outrage au drapeau national, mercredi, par des groupes de salafistes, le président de l’Assemblée constituante Mustapha Ben Jaafar a appelé, jeudi, le gouvernement à assumer ses responsabilités face à la recrudescence de la violence au sein de l’université tunisienne.


 

Lors d’une séance extraordinaire consacrée aux derniers développements de l’incident de la faculté Manouba, plusieurs intervenants ont demandé à auditionner le gouvernement, et particulièrement les ministres de l’Intérieur et de l’Enseignement supérieur concernant les dépassements et les violations commises par des groupes religieux extrémistes actifs au sein des établissements universitaires et certains espaces publics.

M. Ben Jaafar a indiqué que «l’atteinte au drapeau national nécessite un signal fort en raison de l’aspect récidiviste de ces actes et des dépassements commis par des extrémistes religieux».

«Le gouvernement est appelé à adopter toutes les mesures nécessaires pour éviter que ces actes odieux ne se reproduisent», a dit M. Ben Jaâfar, soulignant que les institutions éducatives nécessitent une protection spéciale. Il a aussi demandé au gouvernement l’ouverture d’une enquête et à engager des poursuites contre les auteurs de l’outrage au drapeau national, symbole de la dignité du peuple tunisien.

Un hommage appuyé a été rendu à l’étudiante Amel Aloui, la jeune fille qui est intervenue pour empêcher le retrait du drapeau national essayant de le remettre à sa place, au haut du bâtiment de l’université de la Manouba. Plusieurs intervenants parmi les constituants ont aussi rendu hommage au courage de cette étudiante, symbole du militantisme de la femme tunisienne.

Félicitant la femme tunisienne à l’occasion de la fête internationale de la femme, Nadia Chaabane (Pdm) a estimé que cette étudiante a été à la hauteur de l’événement attendu par les Tunisiens et au moment où ils sont témoins de l’outrage au drapeau national.

Souad Abderrahim (indépendante élue sur une liste d’Ennahdha) a aussi salué le courage de cette étudiante appelant à faire prévaloir la tolérance et la modération tout autant par les courants d’extrême droite et ceux d’extrême gauche, a-t-elle dit.

De son coté, Maya Jeribi (Pdp) a appelé à faire face à l’extrémisme religieux qui menace les institutions d’enseignement, les espaces publics et les acquis des tunisiens. Les événements de la Manouba sont une atteinte à la nation et à la mémoire des martyrs, a-t-elle dit, appelant le gouvernement à exprimer une position claire concernant le phénomène salafiste, l’extrémisme religieux et l’exploitation des mosquées par ceux qui accusent les gens de mécréance.

De son côté Ibrahim Kassas (El Aridha Echaabia) a dénoncé le recours à la violence par les forces de l’ordre contre les journalistes alors qu’ils adoptent, a-t-il dit, une position souple avec les extrémistes religieux. Il a appelé à traduire en justice les auteurs de l’outrage au drapeau national.

Source : Tap.