La solution de la crise syrienne et l’impulsion de la coopération bilatérale ont été au menu de la rencontre, jeudi, entre les présidents Moncef Marzouki et Abdullah Gül.
Le président provisoire de la République Mohamed Moncef Marzouki et son homologue turc Abdullah Gül ont affirmé, lors d’une conférence de presse, jeudi, au palais de Carthage, la volonté commune d’impulser la coopération bilatérale, notamment dans le domaine économique, soulignant la nécessité d’identifier une solution urgente à la crise syrienne, sans une intervention militaire étrangère.
Le président de la République provisoire a indiqué que les accords de coopération signés entre les deux pays sont de nature «à ouvrir la voie devant le développement de la coopération bilatérale», se félicitant du soutien apporté par le gouvernement turc à la révolution tunisienne et à la cause palestinienne ainsi que des efforts qu’elle déploie en vue «d’identifier une solution à la crise que vit la Syrie sœur.»
Il a formé le vœu de voir la sécurité et la paix régner en Syrie dans les plus proches délais «dans le cadre d’un Etat syrien démocratique et d’un régime démocratique, sous une même bannière, sans une intervention étrangère, afin que le peuple syrien puisse retrouver sa bonne santé», a-t-il ajouté.
Convaincre El-Assad que la partie est terminée
En réponse aux interrogations des journalistes, le président Marzouki a déclaré qu’«aucun régime ne peut perdurer sous la violence et la dictature», faisant remarquer que «l’option de la force choisie par Bachar El-Assad contre son peuple, a transformé la cause syrienne d’une cause intérieure en une cause internationale.»
Il a, d’autre part, souligné la nécessité de poursuivre l’action commune, notamment avec la Chine et la Russie pour identifier une issue politique et non pas militaire à cette crise et «convaincre El-Assad que la partie est terminée et qu’il doit partir, comme l’a fait le président yéménite».
Le président Marzouki a affirmé, dans ce contexte, que la Tunisie est disposée à participer aux forces de maintien de la paix en Syrie, après la chute du régime syrien et qu’elle œuvrera de concert avec la Turquie à rétablir la paix et la stabilité en Syrie.»
De son côté, le président turc a mis en exergue la solidité des relations historiques établies entre les deux pays, exprimant sa fierté de la Tunisie, «pays d’où est partie la première étincelle des révolutions arabes et qui a réalisé sa révolution avec les moindres pertes possibles, pays qui progresse aujourd’hui sur la bonne voie.»
Il a ajouté que la visite qu’il effectue en Tunisie, en cette étape délicate de son histoire, confirme l’attachement de la Turquie à soutenir la Tunisie pour qu’elle continue d’avancer sur la voie de la réalisation des objectifs pour lesquels s’était déclenchée la révolution.
Le président turc a déclaré, par ailleurs, que ces entretiens avec son hôte tunisien ont porté notamment sur les moyens permettant de conforter la coopération économique entre les deux pays, tout particulièrement à travers l’incitation des investisseurs et des hommes d’affaires turcs à contribuer à la dynamisation de l’économie tunisienne et à la promotion des différents domaines de coopération bilatérale.
Ces entretiens, a-t-il ajouté, ont également offert l’opportunité d’évoquer les principales questions politiques qui se posent sur la scène arabe, au premier rang desquelles figurent la cause palestinienne et la situation en Syrie, saluant la position de soutien prise par le président de la République en faveur du peuple syrien opprimé.
Refus de toute intervention étrangère en Syrie
Il a déclaré, à cet égard, que «le président tunisien est connu pour son long parcours militant en matière de défense des droits de l’Homme. C’est la raison pour laquelle il ne s’est pas cantonné dans le mutisme face aux événements sanguinaires que vit la Syrie.»
Répondant aux interrogations des journaliste, le président Gül a annoncé la tenue très prochainement d’une réunion préparatoire pour ce concerter sur la «Conférence d’Istanbul» qui portera sur la situation en Syrie et fixer l’ordre du jour de ses travaux, réitérant son refus de toute intervention étrangère en Syrie.
Auparavant, une cérémonie a été organisée, au cours de laquelle les accords de coopération suivants ont été conclus entre les gouvernements des deux pays :
- protocole d’exécution sur la coopération scientifique et technologique ;
- mémorandum d’entente dans le domaine du transport ;
- mémorandum d’entente sur l'attraction des touristes des pays lointains.
Les dirigeants tunisien et turc avaient, en outre, eu une entrevue qui s’était axée sur les moyens d’impulser les relations de coopération et partenariat entre les deux pays, ainsi que sur plusieurs questions d’intérêt commun, dont notamment la cause palestinienne et la crise syrienne.
Source : Tap.