Le président de la République Moncef Marzouki s’est recueilli, jeudi, à la mémoire des martyres de la révolution. Et a souligné la nécessité de préserver les droits des femmes.
M. Marzouki, on le sait, est un dirigeant historique du mouvement des droits de l’Homme en Tunisie et dans le monde arabo-musulman. A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, il ne s’est pas contenté de se recueillir à la mémoire des martyres de la révolution de la liberté et de la dignité, il a aussi formé le souhait de voir la nouvelle constitution ancrer les droits de la femme et la protéger contre toutes formes de violence ou de discrimination.
La femme, pilier de la liberté et du progrès
Le président Marzouki a fait part, dans un communiqué rendu public jeudi par la présidence de la République, de son aspiration à ce que la femme tunisienne continue d’adhérer au champ associatif et politique et qu’elle y assume pleinement son rôle dans le renforcement de l’unité nationale et dans la formation de générations attachées à leur dignité, à leur authenticité et à leur avenir.
«La femme tunisienne qui a été parmi les premiers à militer pour les libertés et à s’attacher à sa mission dans l’édification d’une société moderne, ouverte et homogène, vit aujourd’hui une nouvelle phase de militantisme pour préserver sa place au sein de la société», ajoute le communiqué.
Un message adressé aux mouvements religieux
Au-delà de sa portée circonstancielle, cette affirmation solennelle des droits de la femme tunisienne par le président de la République intervient à un moment où ces droits semblent menacés par les forces réactionnaires au sein du parti islamiste tunisien Ennahdha, qui domine la troïka au pouvoir (Ennahdha, Cpr, parti de M. Marzouki, et Ettakatol, parti du président de l’Assemblée constituante, Mustapha Ben Jaâfar), et des mouvements extrémistes religieux d’inspiration salafiste.
C’est aussi un message adressé à certains constituants d’Ennahdha et aux dirigeants de ce parti afin qu’ils se prononcent clairement sur ce sujet, non à travers des paroles soporifiques qui n’engageant pas leurs bases, mais à travers des actes concrets, qui préservent et consolident les droits des femmes.
Il est tout de même intéressant (et inquiétant pour les forces démocratiques) de constater le silence assourdissant de la quarantaine de députés islamistes à l’Assemblée constituante face aux déclarations antiféministes de certains éléments de leur mouvement.
I. B.