La glace entre Ennahdha et les syndicats fondra-t-elle enfin avec la visite, samedi, de Rached Ghannouchi, président du parti islamiste tunisien, au siège de la centrale ouvrière, Place Mohamed Ali à Tunis ?


Depuis plusieurs semaines, les relations entre les militants d’Ennahdha, d’un côté, et ceux de la centrale ouvrière historique ont continué de se détériorer.

En février, l’Union générale tunisienne de travail (Ugtt) s’est plainte de voir devant ses bureaux des sacs poubelles jetés par des individus proches (ou membres) d’Ennahdha, le parti membre de la «troïka» au pouvoir, qui n’a pas cessé de condamner les grèves des travailleurs, notamment celle des employés municipaux.

Le 25 février, une manifestation a été organisée par la centrale syndicale. Elle a rassemblé plus de 10.000 personnes. Ce jour-là, les forces de l’ordre ont attaqué à la matraque et jeté du gaz lacrymogène sur les manifestants. Ce qui a attisé la colère des syndicalistes.

Il a donc fallu attendre près de 3 semaines pour que le cheikh Rached Ghannouchi, leader du parti islamique Ennahdha, rende visite à Houcine Abbassi, président de l’Ugtt, et condamne publiquement les actes de jet des poubelles devant différents sièges de la centrale ouvrière.

Par la même occasion, Rached Ghannouchi a condamné, au micro de Shems FM, l’outrage du drapeau national par un extrémiste religieux, mercredi 7 mars à la faculté des Lettres de la Manouba. «Il fallait être fou pour commettre un acte pareil», a dit le cheikh.

Reste à savoir si ces «fous» (et le mot est de Ghannouchi, comme «microbe» a été celui du président Moncef Marzouki) vont enfin être arrêtés et jugés pour leurs actes !

Z. A.