Plusieurs centaines de femmes membres du parti international islamiste Hizb Ettahrir se sont réunies, samedi, au nord de Tunis, pour marquer à leur façon la célébration du 8 mars, la journée mondiale de la femme.
Créé en 1953 par un Palestinien, le parti Ettahrir est présent dans une cinquantaine de pays. Il prône la restauration du califat, un système de gouvernance basé sur la loi islamique, qui a «a historiquement fait ses preuves pour protéger les droits des femmes», disent les participantes à la réunion de Tunis, impensable avant la révolution.
Ni l’Arabie Saoudite ni l’Iran
Les participantes, venues de plusieurs pays arabes, d’Indonésie, de pays européens, de Turquie, se sont réunies à l’invitation de la branche tunisienne de Hizb Ettahrir, non légalisée. Elles sont venues pour discuter de «l’exemple lumineux du califat pour les droits et le rôle politique de la femme».
«Il s’agit d’un événement sans précédent. Des femmes musulmanes se réunissent pour dire qu’elles ne veulent plus vivre sous les systèmes démocratiques séculaires et libéraux, pas plus que dans des systèmes comme celui de l’Arabie Saoudite ou de l’Iran qui se prétendent des Etats islamiques mais ne sont que des dictatures», a déclaré à l’Afp la Britannique Nasrin Nawaaz, chargée des relations avec la presse. «Nous voulons le système du califat qui a historiquement fait ses preuves et est le système capable de donner un meilleur avenir à la femme musulmane», a-t-elle ajouté. «Avec le Printemps arabe, les peuples se sont levés pour se libérer. Mais la vraie révolution reste à faire dans ces pays. Nous avons des solutions effectives et une vision pour tous les problèmes», a-t-elle ajouté.
Contre les systèmes politiques occidentaux
La conférence, interdite aux hommes, s’est ouverte avec la présentation d’un film fustigeant les systèmes politiques occidentaux et appelant à un «travail patient et déterminé pour rétablir la loi de l’islam».
Hizb Ettahrir se présente comme une organisation non violente et ne figure pas sur les listes d’organisations terroristes. En Tunisie, il n’a pas obtenu sa légalisation après la révolution et la chute de Ben Ali, en janvier 2011. Mais le gouvernement issu des élections du 23 octobre, à en croire les déclarations de certains de ses membres issus du parti islamiste Ennahdha, semble disposé à l’autoriser. Rached Ghannouchi, le président d’Ennahdha a déclaré, à plusieurs reprises, qu’Ettahrir a le plein droit d’avoir une autorisation de parti politique.
«Nous plaidons pour l’instauration du califat, qui a historiquement fait ses preuves pour protéger les droits des femmes. Selon l’islam, il faut garantir la dignité des femmes pour protéger leurs droits. L’islam ne tolère aucun acte compromettant cette dignité, comme l’exploitation de la femme à des fins commerciales ou publicitaires, et recommande de lourdes peines pour toute violation des droits de la femme», affirme l’une des participantes au micro de la radio française Rfi.
I. B. (avec agences).