Le cheikh Lotfi Kallel a été tué par trois coups de poignard en plein cœur, assénés par des inconnus, alors qu’il sortait de chez lui, tôt le matin, au quartier de Montplaisir, à Tunis, pour se rendre à la mosquée pour la prière matinale.
Selon le témoignage sonore de l’un de ses voisins, mis en ligne sur la page facebook ‘‘Media.tn’’, une voiture avec à son bord des inconnus était stationnée près de chez lui. A la sortie du cheikh Lotfi Kallel, les inconnus l’ont attaqué à l’arme blanche et l’ont laissé par terre. Quand, alertés par ses cris, ses enfants sont sortis, la voiture était déjà partie et le cheikh baignait dans son sang. Il mourut avant d’arriver à l’hôpital.
Selon les témoins, il s’agirait d’un crime prémédité : les assassins connaissait les habitudes de leur victime.
Une vidéo de la sœur du cheikh Lotfi Kallel circule sur les réseaux sociaux. Celle-ci, qui se présente comme une ancienne militante du Rcd, ex-parti au pouvoir, est allée devant le siège de l’Etablissement de la télévision nationale pour demander d’être reçue par les responsables et transmettre un message sur la mort de son frère. Les pleurs de la jeune femme sont – étrangement – ponctués par des imprécations contre les laïcs et les progressistes. La jeune femme insiste sur l’appartenance de son frère à la Jamaât Daâoua Wa Tabligh, un groupe qui se consacre à la prédication et à la diffusion de la foi islamique, relativement toléré sous le règne de Ben Ali.
Elle insiste aussi sur le fait que la victime était connue des services tunisiens et qu’il avait un cousin, Ali Trabelsi, qui fut à la tête des gouvernorats de Siliana et Ariana, sous Ben Ali.
La vidéo a été filmée par des éléments proches de la mouvance islamiste, et diffusée à travers la page facebook ‘‘Ensemble pour éliminer les médias violets’’.
Il est difficile d’avancer la moindre explication sur les raisons de l’assassinat du cheikh Lotfi Kallel. Le crime est assez étrange, et inhabituel en Tunisie. Il convient donc d’attendre les résultats de l’enquête de police avant de s’avancer.
Imed Bahri