«L’outrage au drapeau national est une atteinte à l’unité nationale», a averti le président de la République provisoire Moncef Marzouki, sur un ton ferme et solennel.
M. Marzouki, qui faisait ainsi allusion à l’outrage au drapeau national commis par un élément salafiste, mercredi dernier, à la faculté des lettres de Manouba, a ajouté que le drapeau tunisien représente la pérennité et la continuité de l’Etat depuis le 19e siècle et symbolise la conscience collective du peuple de même que l’attachement à l'identité arabo-musulmane.
S’exprimant, lundi, au Palais de Carthage, lors d’une cérémonie de salut au drapeau, au cours de laquelle il a décoré l’étudiante Khaoula Rachidi des insignes de l’Ordre de la République pour avoir tenté d’empêcher un jeune salafiste de retirer le drapeau national du haut du bâtiment de la faculté des Lettres, des arts et des humanités de la Manouba, M. Marzouki a averti qu’il ne tolère à quiconque d’imposer ses opinions ou ses choix idéologiques et politiques par la violence et la force.
Faisant allusion aux groupes fondamentalistes religieux, qui empoisonnent la vie publique par leurs démonstrations de force, le président a encore averti : «Je ne tolère plus que le fonctionnement de l’université tunisienne soit perturbé ou les enseignants et les étudiants soient terrorisés», ajoutant que de «tels actes seront sévèrement sanctionnés dans l’avenir».
Tout en rendant hommage à l’étudiante Khaoula Rachidi pour son courage et son attachement aux couleurs nationales en s’opposant à un jeune qui a essayé de retirer le drapeau national, M. Marzouki a appelé les jeunes tunisiens à protéger la bannière nationale et à faire face à toutes tentatives visant à menacer la stabilité du pays ou à compromettre son avenir.
Il a, également, appelé les Tunisiens à dénoncer toute forme de violence matérielle ou morale et à «rester vigilant face à l’endoctrinement idéologique» qui, a-t-il estimé, «ne fait que semer la division entre les Tunisiens».
Le président Marzouki a mis l’accent sur la nécessité de faire prévaloir la voie du dialogue, de préserver l’union de la nation et de se rallier autour de la bannière nationale qui, a-t-il dit, symbolise le militantisme du peuple tunisien.
Par ailleurs, M. Marzouki a appelé le jeune qui a commis ce crime à se livrer aux autorités compétentes et à présenter des excuses devant une justice indépendante dans le cadre d'un procès juste et équitable.
I. B. (avec Tap).