Les élections des représentants des étudiants dans les conseils scientifiques des établissements universitaires, tenues jeudi, ont été sanctionnées par une défaite des étudiants proches d’Ennahdha.
Jusqu’à l’écriture de ces lignes, l’Union générale des étudiants tunisiens (Uget), syndicat historique à dominance de gauche, a gagné dans la plupart des facultés (Tunis 9 Avril, Manouba, Gabès…).
Pour l’Union générale tunisienne des étudiants (Ugte), proche d’Ennahdha, le parti islamiste au pouvoir, la récolte est très maigre. La mouvance islamiste, qui a repris du service, après un quart de siècle d’absence forcée (fin du règne de Bourguiba et 23 ans de Ben Ali), s’est déployée à fond, ces derniers mois, y compris dans les établissements universitaires, en mettant de gros moyens (distribution de tee-shirts avec logo, bannières, affiches avec des slogans accusant leurs camarades de l’Uget d’être les ennemis des musulmans…). Les résultats, sortis des urnes, ont été à l’opposé de leurs ambitions.
Pour fêter leur victoire, les étudiants de l’Uget, qui seront une majorité à représenter leurs camardes dans les conseils scientifiques, dansent et chantent sur l’avenue Habib Bourguiba, au centre-ville de Tunis.
La défaite des étudiants islamistes, qui intervient moins de cinq mois après la victoire éclatante du parti islamiste Ennahdha, le 23 octobre, aux élections de l’Assemblée constituante, est un signal important qui traduit un effritement de la popularité de ce parti. Ennahdha a-t-il perdu beaucoup de sa crédibilité dans l’exercice du pouvoir ?
On peut aussi affirmer que l’activisme moyennement violent des éléments salafistes, à la faculté de la Manouba et dans d’autres établissements universitaires, a beaucoup nui à l’image des islamistes en général et d’Ennahdha en particulier.
I. B.