Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Moncef Ben Salem, était à Montréal ce dimanche. Il a rencontré la diaspora tunisienne pour quelques échanges.

Par Sarra Guerchani, correspondante à Montréal.


 

 

Après avoir rencontré, dans la matinée, les universitaires, les chercheurs et les étudiants tunisiens à Montréal, le ministre s’est entretenu avec les gens d’affaire de la communauté, le temps d’un déjeuner, dans un hôtel au centre-ville. L’ambassadeur et le consul de Tunisie au Canada, Mouldi Sakri et Nehrou Arbi accompagnaient M. Ben Salem.

Pour une ligne directe Tunis-Montréal-Tunis

Une quinzaine d’hommes d’affaire de divers secteurs étaient au rendez-vous. Dès le début de son allocution, le ministre a annoncé la couleur à ses invités : «Ensemble nous devons améliorer la conjoncture économique de notre pays, c’est pour cela que je m’adresse à vous aujourd’hui. Du Canada vous pouvez aider la Tunisie à remonter la pente en lançant des projets», propose-t-il à ses invités en rappelant la richesse des opportunités économiques en Tunisie. Il finira son introduction par un compte-rendu de la situation chaotique du pays avant d’inviter ses hôtes à s’exprimer, en leur précisant qu’il était ouvert à toutes les critiques, afin que cette réunion soit constructive : «Je suis ici pour vous écouter. Je ne viens ni pour parler ni pour vous conseiller. C’est à vous de le faire», précise M. Ben Salem.

Les hommes d’affaire présents se sont présentés un par un. Beaucoup d’entre eux travaillant dans l’export ont réitéré le besoin d’avoir un vol direct Montréal-Tunis, afin de faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays. L’ambassadeur à fait une énième déclaration sur ce projet, qui aurait dû voir le jour il y a quelques années déjà : «C’est confirmé, la ligne sera ouverte au printemps 2013», assure-t-il. Wajdi Fradj, gérant une entreprise d’importation et de distribution de produits tunisiens à Montréal, se dit soulagé que l’histoire du vol direct soit sur le point d’être réglée et que c’est la compagnie aérienne Tunisair qui s’en chargera. «C’est très important pour faciliter notre travail surtout lorsque nous importons des produits périssables. C’est bien que ce vol soit géré par Tunisair, cela facilitera bien des choses ; le voyage sera moins cher et permettra même de baisser le prix de vente de nos produits», explique l’entrepreneur.

Dossiers, récriminations et doléances

Le gérant de la première boutique de produits alimentaires à Montréal, Mohamed Rekik se montre plus réaliste : «La rencontre été intéressante les hommes d’affaires ont pu s’exprimer sur les problèmes de notre secteur, le ministre nous a écoutés, mais n’a fait aucun commentaire. Il reste maintenant à voir si les choses vont bouger».

Certains présents étaient là pour soumettre des dossiers auxquels ils n’ont reçu aucune réponse des institutions concernées. C’était le cas de l’entrepreneur souhaitant exporter des vêtements usagés, afin d’alimenter le marché de la friperie en Tunisie, Taieb Mhenni, directeur de Carthagexport : «J’ai soumis un projet aux quatre ministères concernés. Je cours derrière eux depuis sept mois. Personne ne me répond. Cependant, j’ai donné le dossier complet aujourd’hui à M. Ben Salem. Il a montré un petit intérêt pour le projet», explique-t-il.

Au bout d’une heure et demie d’échange, le ministre a dû quitter l’hôtel afin de se rendre à son dernier rendez-vous de la journée. En effet, une rencontre avec la communauté tunisienne l’attendait à l’autre bout de la ville.

Même si toutes les revendications, les conseils et les dossiers soumis par les hommes d’affaire n’arrivaient pas au gouvernement provisoire, cette rencontre aura permis à une quinzaine d’entrepreneurs de se mettre en contact avec les nouvelles autorités du pays. Leurs impressions sont un mélange d’espoir, d’incrédulité voire de franc scepticisme.