Le tableau que le ministre de l’Intérieur brosse de la situation sécuritaire dans le pays est très mitigé : il y a eu une amélioration, mais le pire n’est pas écarté. Pas très rassurant tout ça…
Certains extrémistes religieux ont été pris (en photos) en flagrant délit en train d’agresser des citoyens. Ils courent encore dans la nature. La rue se pose des questions à ce sujet qui fait tempête dans le pays. Le gouvernement est-il complice ou incapable d’agir devant un si réel danger ?
Une satisfaction mitigée
Invité samedi soir sur le plateau de Hannibal TV, dans le cadre de l’émission hebdomadaire ‘‘Fi Essaraha Raha’’ (En toute franchise), animée par Samir El Ouafi, le ministre de l’Intérieur Ali Laârayedh (Ennahdha) a mis en avant les efforts de son département pour rétablir la sécurité, mais il est très réservé quant aux perspectives. Et pour cause : il y a encore des dangers.
N’empêche que le ministre s’est montré d’un autre côté satisfait de l’amélioration de la sécurité en général. Selon lui, le pays est plus calme qu’il y a quelque mois et, à le comparer à d’autres pays voisins, sortant de la révolution, on ne peut qu’être satisfait. Mais, il reste encore du chemin à faire. Car, même dans l’appareil sécuritaire, il y a des réformes qui tardent à être mises en route.
A ce propos, le ministre a nié avoir mis à la retraite plusieurs fonctionnaires de son ministère. Selon lui, la réforme du système sécuritaire demande du temps et il va œuvrer pour que celui-ci s’améliore.
Interrogé à propos des salafistes violents, qui ne cessent de semer la peur dans le pays (notamment à Jendouba, à Bir Ali Ben Khalifa…), le ministre a semblé mal à l’aise. Sans trop s’étaler sur la question, il n’a pas nié l’existence de réelles menaces. Selon lui, «la lutte ne va pas être sans danger».
Ce que n’a pas dit le ministre ou n’a pas osé le dire ouvertement, serait-il si grave que ça ? Y a t-il eu des menaces sérieuses de ces groupes armés ?
Dans les réponses du ministre, il y a eu beaucoup de non dit. Ce qui est peu rassurant.
Le ministre de l’Intérieur marche sur des œufs
Qu’en est-il des extrémistes religieux pris en flagrant délit ? Il y a celui qui a porté outrage au drapeau national, le 7 mars, à la faculté des Lettres de la Manouba, et auparavant, ceux qui ont agressé des journalistes devant le tribunal de Bab Benat, le jour de l’audience de Nessma TV, dont les photos circulent sur les réseaux sociaux, mais qui courent encore dans la nature ?
Selon le ministre de l’Intérieur, ces éléments peuvent être cachés quelque part, mais ils n’échapperont pas à la justice. Les forces de l’ordre n’ont pas encore réussi à les rattraper, mais ils finiront par être arrêtés tôt ou tard comme le furent d’autres à l’intérieur du pays.
La situation sécuritaire est tellement délicate que le ministre de l’Intérieur semble marcher sur des œufs. Prudence et vigilance étaient les maîtres mots de son entretien sur Hannibal TV.
Z. A.