«Après l’échec des théories de l’Etat et de l’indépendance, il est impératif d’adopter la chariâ comme source unique de la constitution», ont appelé des associations islamistes, réunies mardi, à El Menzah.


Au moment où des milliers de personnes à Tunis, à Sousse, à Sfax et ailleurs appellent à la démocratie, un autre groupe s’est rassemblé à la Coupole d’El Menzah pour appeler à l’adoption de la chariâ.

Discours fondamentaliste

Les organisateurs sont 112 associations religieuses, pour la majorité fondées au lendemain de la révolution de la liberté, qui multiplient les rencontres pour faire pression sur les membres de la Constituante afin qu’ils adoptent la chariâ comme base de la nouvelle constitution.

«Nous combattrons tout ce qui est contraire à la chariâ», a notamment lancé Adel El-Almi, l’un des organisateurs du meeting. Ce dernier est le président d’Al-Jamïa al-Wassatia Li-tawîa Wal Islah (littéralement : association centriste de sensibilisation et de réforme) fondée le 17 février dernier après avoir changé légalement son ancien nom : «Al-Amr Bil maârouf Wa Nahy Al-Monker» (Ordonnancement de la vertu et la prévention du vice).

«Le retour à la religion est une nécessité»

Adel El-Almi, pour ceux qui ne le connaissent pas, est celui qui a pris par la force les commandes de la Radio Zitouna, l’utilisant à des fins idéologiques.

Aux côtés de cet organisateur, des cheikh qui ont eux aussi une autre lecture de l’islam. Selon le cheikh Habib Bettaher, «l’application de la chariâ avait été revendiquée depuis les années 1950 par les cheikhs de la Zitouna. Et c’est Habib Bourguiba, ancien président qui a entravé son adoption», a estimé le cheikh. Qui a ajouté que l’échec des théories adoptées par l’Etat de l’indépendance justifie le retour à la religion et à l’application de la chariâ.

I. B. (avec Tap).