A moins un, le leader d’Ennahdha allait rater la cérémonie officielle qui s’est déroulée, mardi matin, au palais de Carthage. Il est arrivé vers la fin, pour la photo de «famille». Ambiance…


La cérémonie a commencé vers 10 heures. Et n’a duré qu’un petit quart d’heure, tout au plus. Tous les invités (sauf ceux qui ont choisi de ne pas répondre à l’invitation) étaient alignés, debout, coude contre coude, à droite et à gauche de la tribune réservée aux trois hommes de la troïka, la coalition au pouvoir (Ennahdha, Cpr et Ettakatol).

Le président de la République Moncef Marzouki, le chef du gouvernement Hamadi Jebali (à sa gauche) et Mustapha Ben Jaâfar, président de la constituante (à sa droite), côte-à-côte, pour célébrer le 56e anniversaire de l’Indépendance.

Vers 10h12, on aperçoit un mouvement discret dans le rang des ministres et secrétaires d’Etat à la droite de la tribune. Que se passe-t-il ?

Le leader du parti islamiste vient d’arriver. Rapidement, il a pris une place du côté du staff ministériel. Il n’a donc pas assisté à toute la cérémonie et n’a pas, non plus, entendu l’intégralité du discours présidentiel. A peine a-t-il écouté les dernières phrases. Personne cependant ne pourra dire qu’il n’a pas assisté à la cérémonie. La preuve : il est bien sur la photo de famille. On le verra le soir à la télévision : la caméra ne pourra pas le rater.

10h15, le président a déjà terminé de «lire» son discours avant de passer directement (et prestement) au second point de l’ordre du jour : saluer et rendre hommage aux membres des familles Ben Youssef et Bourguiba, deux frères ennemis qui ont conduit le pays à l’indépendance, avant de se déchirer pour le pouvoir. Les enfants et petits enfants des deux leaders se sont serré la main. Un moment très fort, celui de la réconciliation, qui a accroché toutes les attentions. Le clou de la cérémonie en somme.

Zohra Abid