Le sort du siège du Rcd est presque scellé. Quant à l’avenir de ses anciens locataires, il est encore incertain. Ça se discute encore entre les autorités et les membres du bureau de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt).


L’ancien président Ben Ali a fui le pays le 14 janvier. Depuis, le siège du Rassemblement constitutionnel démocrate (Rcd), avenue Mohamed V à Tunis, est fermé. Seuls deux véhicules de l’armée sont stationnés devant son entrée. Quelques soldats se passent le relais et surveillent jour et nuit un bâtiment délaissé, en train de se délabrer et qui ressemble aujourd’hui à un château hanté. Car tous ceux qui le peuplaient sont partis. Ils ont été priés d’évacuer les lieux dans la précipitation. Puis plus personne n’en a parlé. Mais où sont passés les centaines d’hommes et de femmes qui y travaillaient à tous les étages ? Leur destin est encore méconnu. Des négociations ont été lancées, qui n’en finissent pas. Les dossiers sont trimballés entre divers ministères, notamment ceux des Affaires sociales, des Finances… Ils traînent depuis plus d’un an et il n’y a pas eu de solution viable pour tous ces «cas sociaux».

L’Union générale tunisienne du Travail (Ugtt) est entrée en ligne. Un dénouement de la situation se profile à l’horizon. Samedi 24 mars, les dossiers seront examinés et quelques centaines de personnes auront la réponse dans les jours qui viennent. Ceux qui ont dépassé la cinquantaine partiront à la retraite anticipée. Quant à leurs cadets, ils vont intégrer d’autres institutions. Comme ce fut le cas des journalistes de deux quotidiens de ce parti dissous (‘‘Le Renouveau’’ et ‘‘Al Horrya’’) qui ont été replacés ailleurs.

Pour revenir au destin du bâtiment le plus haut de l’avenue Mohamed V, il y a des demandeurs. La Banque africaine de développement (Bad) lorgne sur les bureaux et propose de le louer. L’opérateur historique Tunisie Telecom, lui aussi, a proposé son prix pour l’acheter. Et jamais deux sans trois. Le Premier ministère, qui trouve que ses bureaux de la Kasbah sont trop exigus, souhaite se l’approprier.

Z. A.