On les avait longtemps présentés comme de probables alliés lors des prochaines joutes politiques. Mais les voilà qui se découvrent des divergences profondes et s’étripent par médias interposés.


Le premier à dégainer et à tirer, a été Hachemi El Hamdi, le très contesté leader d’El Aridha Chaâbia (Pétition populaire), la liste électorale qui a créé la surprise lors des élections du 23 octobre.

Le patron de la chaîne privée El Moutaqilla basée à Londres, s’est insurgé, lundi matin, contre la décision du comité constitutif du parti Ennahdha de maintenir l’article 1 de la constitution tunisienne de 1959 inchangé dans la nouvelle constitution, qui sera rédigée par l’Assemblée nationale constituante.

Dans une intervention à la radio Mosaïque FM, M. El Hamdi a accusé Ennahdha de «khiyana» (trahison), l’accusant d’avoir trahi les luttes des mouvements islamistes tunisiens qui ont milité, au cours des quarante dernières années, pour l’instauration de la chariâ comme source de la législation.

Interrogé par la même radio à propos de cette attaque en règle de M. Hamdi, ancien membre d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, le président du parti islamiste tunisien a eu cette réponse (du berger à la bergère) : «Ceux qui ont pris cette décision ont chèrement payé leur combat pour l’islam par des années d’emprisonnement et d’exil. Ils n’ont rien demandé à Ben Ali».

M. Ghannouchi fait ici allusion au rapprochement que M. Hamdi a esquissé, au milieu des années 2000, avec Ben Ali et aux bénéfices qu’il a tirés, pour lui et sa chaîne de télévision, de cette proximité avec le régime dictatorial déchu.

De belles empoignades en perspective sous la coupole de l’Assemblée nationale constitutionnelle (Anc)…

Imed Bahri