Le ministre de la Justice ne cesse de dire qu’il n’interfère pas dans les affaires de la magistrature. Pourquoi a-t-il alors nommé les membres du conseil d’administration de la mutuelle des magistrats ?
Le bureau exécutif de l’Association des magistrats tunisiens (Amt), qui n’a pas apprécié cette décision, a dénoncé ce mode de «nomination directe» des membres du conseil d’administration de la mutuelle des magistrats par le ministère de la Justice.
Le bureau a aussi mis en garde contre les conséquences de la violation du «principe de concertation» convenu entre le ministère et l’association concernant la réforme judiciaire et les questions judiciaires urgentes.
Cette réaction intervient à l'issue de la réunion, samedi dernier, du bureau exécutif de l’Amt sur fond de nomination, la semaine dernière, par le ministre de la Justice, des membres du conseil d'administration de la mutuelle des magistrats pour un mandat de 3 ans, ainsi que de l’annonce d’une série de nominations dans le corps des magistrats.
Dans un communiqué rendu public lundi, le bureau exécutif de l’Amt plaide en faveur de «l’ouverture du dossier de la gestion administrative et financière de la mutuelle des magistrats et de la convocation d’une assemblée générale avec les adhérents de l’association pour discuter de la restructuration de la mutuelle».
L’Amt réaffirme son attachement au principe de concertation avec l’association qui, estime-t-il, constitue «la seule structure représentant les magistrats en cette phase transitoire en l’absence de conseils supérieurs élus, le but étant de garantir le principe de transparence et les critères de compétence et d'indépendance».
I. B. (avec Tap).