L’ Unhcr souhaite rétablir rapidement un accès sûr au camp des réfugiés de Choucha, bloqué par des travailleurs tunisiens en fin de contrat, afin de prévenir toute détérioration supplémentaire des conditions sur place.


31 refugiés se trouvant au camp de Choucha (à la frontière tuniso-libyenne) sont partis le 27 mars pour l’Australie. L’opération a été menée grâce au programme de réinstallation du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (Unhcr) et aux systèmes de parrainage de certaines ambassades.

Des refugiés sur la liste d’attente

Au total, jusqu’à aujourd’hui, 1.073 réfugiés arrivés en Tunisie pendant le conflit en Libye en 2011 ont pu recommencer leur vie dans un nouveau pays.

971 autres ont d’ores et déjà été acceptés par des pays de réinstallation et attendent l’achèvement des préparatifs de départ. L’Unhcr a désormais soumis les dossiers de la quasi-totalité des réfugiés du camp et prévoit donc de nombreux départs dans les mois à venir.

«Nous nous réjouissons de ces départs et du soutien des pays de réinstallation, mais nous savons que le processus peut paraître très long aux réfugiés», a indiqué Ursula Schulze Aboubacar, représentante de l’Unhcr en Tunisie. Et d’ajouter : «Mais c’est la seule solution pour la majorité des réfugiés qui ne peuvent retourner dans leur pays d’origine où leur vie serait menacée».

Le camp de Choucha abrite actuellement 2.859 réfugiés et 166 demandeurs d’asile. Il compte aussi 266 personnes qui ne sont pas des réfugiés et qui ne relèvent donc pas du mandat de l’Unhcr. Ils continuent néanmoins de recevoir une assistance humanitaire en attendant leur départ du camp, selon des modalités à définir par les autorités tunisiennes.

Menace des anciens travailleurs

Malgré l’avancement du programme de réinstallation en vue de la fermeture du camp souhaitée par les autorités tunisiennes, l’Unhcr s’inquiète du bien-être et de la sécurité des réfugiés et des équipes humanitaires sur place. Cela fait en effet plus d’un mois que l’Unhcr et ses partenaires n’ont pas pu se rendre dans le camp à cause d’un groupe d’anciens travailleurs du camp qui en bloquent l’accès et qui, malgré la présence de l’armée, menacent physiquement les équipes humanitaires tentant de maintenir les services essentiels pour les réfugiés, entraînant ainsi la détérioration de l’infrastructure du camp.

Ces personnes, précédemment employées par l’un des partenaires de l’Unhcr, refusent d’accepter la fin de leur contrat de travail dans le camp et ont rejeté l’offre d’une prime exceptionnelle de fin de contrat correspondant à un mois supplémentaire de salaire. En effet, en raison de la diminution de la population dans le camp (de 17.000 personnes il y a un an, à environ 3.000 aujourd’hui), l’Unhcr et ses partenaires ont été contraints de progressivement réduire leurs équipes ainsi que la main d’œuvre dans le camp, en fonction des besoins de la population de Choucha, mais également en fonction des moyens financiers mis à leur disposition en 2012.

Dégradation dans le camp

Il y a un an, au vu de la transition de la Tunisie durant la crise libyenne, de la générosité exemplaire du gouvernement et du peuple tunisiens, et des difficultés économiques des zones touchées par l’afflux de personnes venues de Libye, l’Unhcr avait fait don de plusieurs millions de dollars états-uniens au gouvernement tunisien pour des équipements et des travaux de réhabilitation divers, ainsi que pour des activités génératrices de revenus, visant principalement le gouvernorat de Médenine où se situe le camp de Choucha. Cette aide, qui exceptionnellement pour l’Unhcr n’était pas destinée aux réfugiés, a notamment permis l’octroi de 500 micro-crédits et prêts à de petites et moyennes entreprises par l’intermédiaire de l’Union tunisienne de solidarité sociale (Utss).

Avec le soutien des autorités, l’Unhcr souhaite pouvoir rapidement rétablir un accès sûr au camp afin de prévenir toute détérioration supplémentaire des conditions sur place et afin de rassurer les réfugiés qui aujourd’hui se sentent particulièrement vulnérables.

Source : communiqué.