«La Tunisie continuera à couvrir ses enfants sous ses ailes quelles que soient leur croyance ou leur religion, y compris les juifs tunisiens», a déclaré, lundi, Rached Ghannouchi.


«Les juifs sont des citoyens tunisiens dotés de la plénitude de leurs droits à l’instar de chaque Tunisien, a indiqué le président du mouvement Ennahdha, au pouvoir, lors d’une conférence de presse, au siège de son parti, au quartier de Montplaisir à Tunis, en réponse à une question à propos de l’appel, dimanche, du leader salafiste Abou Iyadh à «extirper les juifs de la Tunisie jusqu’à la racine».

Lârayedh n’écarte pas l’affrontement avec les salafistes

Ce dernier, qui a bénéficié de l’amnistie de mars 2011, a repris ses activités de prosélytisme. «Il dit qu’il ne prêche pas la violence, mais je n’en suis pas sûr», avait déclaré, à son propos, Ali Lârayedh, ministre nahdhaoui de l’Intérieur dans une récente interview au journal français ‘‘Le Monde’’. M. Lârayedh a ajouté : «Les leaders (des salafistes, Ndlr) ne sont pas nombreux. Comme lui (Abou Iyadh, Ndlr), certains ont été libérés. D’autres sont revenus de pays voisins et d’Europe. Ils ont le sentiment d’être forts et ont profité de la faiblesse des institutions de l’Etat depuis la révolution, mais maintenant la situation est en train de s’inverser. Ils savent que le temps presse et que les forces de sécurité ne vont pas tarder à les arrêter.»

Contrairement à d’autres dirigeants d’Ennahdha, qui montrent de l’indulgence à l’égard des salafistes et les caressent dans le sens du poil, y compris M. Ghannouchi, Ali Lârayedh se montre plus ferme. «Nous allons vers un affrontement, c’est presque inévitable», a-t-il déclaré dans la même interview. Il parlait, il est vrai des salafistes… jihadistes.

«La loi est au-dessus de tous»

Dans la conférence de presse de lundi, M. Ghannouchi a averti, pour sa part, que «si les salafistes ne se conforment pas aux formes d’expression pacifique ou incitent à la violence, ils doivent savoir que la loi s’applique à eux ou à quiconque s’avise de violer les réglementations», car «la loi est au-dessus de tous».

«Il n’y a pas une guerre contre les salafistes ni contre les modernistes, mais une guerre contre tous ceux qui menacent les vies, les avoirs et les biens des Tunisiens, tous courants et toutes appartenances confondues», a-t-il précisé.

I. B. (avec Tap).