Le sit-in observé, lundi et mardi, par des proches des martyrs et des blessés de la révolution devant le siège du ministère des Droits de l’homme et de la Justice transitionnelle a-t-il été politisé par certaines parties ?
Bien que cette question soit de portée nationale et que le sit-in en question se justifie amplement par le manque de solutions apportées par le gouvernement à ce problème, le ministre des Droits de l’homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou n’en démord pas : ce dossier est exploité par certaines parties sinon certains partis pour déstabiliser son département et le gouvernement en général.
Le conflit des prérogatives
Les informations selon lesquelles des employés de son ministère ont brutalisé, au début de la semaine, des blessés de la révolution et leurs familles, seraient, selon lui, totalement infondées ou du moins exagérées.
Lors d’une conférence de presse, mercredi dernier, M. Dilou a expliqué que le sit-in, observé lundi et mardi devant son département, a été levé pacifiquement suite à une demande adressée par le ministère public aux sit-inneurs de quitter les lieux. Il a aussi fait part de la tenue d’une réunion avec les blessées de la révolution pour trouver des solutions d’urgence à leur situation.
Le ministre a indiqué que les «partis politiques» (sic!) qui ont organisé le sit-in ont scandé des slogans contraires à l’ordre public et à la morale et ont exprimé des revendications qui ne sont pas du ressort du ministère. Il a cité, à cet égard, la demande concernant l’élaboration d’une liste définitive des blessés de la révolution, une tâche qui revient au Haut comité des droits de l’homme et des libertés et à la Commission d’investigation sur les faits de la révolution, a-t-il expliqué.
Le décret-loi N°97 en date de 2011 relatif aux blessés et aux martyrs de la révolution a fixé les prérogatives de chaque structure, a ajouté M. Dilou, indiquant que le gouvernement travaille actuellement sur l’amendement de ce texte afin qu’il soit conforme aux attentes des concernés et à la mesure des sacrifices des martyrs de la Tunisie.
Faisant référence au Parti tunisien et à l’Organisation tunisienne de lutte contre la torture, M. Dilou s’est dit étonné de la demande exprimée par certaines parties en vue d’abroger les décrets lois et les décisions adoptées par l’ancien gouvernement.
Les excuses du ministre à Foued Ladjimi
Evoquant les violences dont a été victime Foued Ladjimi, un blessé de la révolution, au sein de son département, M. Dilou a indiqué avoir personnellement présenté des excuses à l’intéressé, affirmant que toute personne qui déclare avoir été violentée a le droit de recourir à la justice.
Il a, par ailleurs, fait part des contacts entre son département et ceux de la Santé et du Transport pour l’octroi aux blessés de la révolution des cartes de transport et de soins gratuits.
Sur un autre plan, le ministre a indiqué que la commission d’experts allemands a confirmé les conclusions de la commission tunisienne concernant le dossier des blessés devant bénéficier de soins médicaux en Allemagne. Il a aussi affirmé que le Qatar, la Turquie et l’Italie ont exprimé le souhait de prendre en charge des cas de blessés graves.
Le rapport final du dossier des martyrs et des blessés de la révolution sera fin prêt la semaine prochaine, a-t-il annoncé, indiquant que le retard dans ce dossier est du à la multiplication des intervenants et à des défaillances de coordination.
I. B. (avec Tap).