La Tunisie osera-t-elle prendra-elle la décision d’interdire aux prédicateurs extrémistes d’entrer sur son territoire, comme vient de le faire Paris afin d’éviter la montée de l’extrémisme et la «fitna» dans le pays ?


Pour éviter d’éventuels troubles au sein de la communauté musulmane, la France, qui accueille le congrès de l’Union des organisations islamiques de France (Uoif), au Bourget, du 6 au 9 avril, a trouvé la bonne solution : interdire aux prédicateurs de fouler son sol.

La Tunisie est devenue, depuis qu’Ennahdha est au gouvernement, la Mecque de certains prédicateurs extrémistes. Lors de leur séjour dans le pays, ils ont souvent réussi à semer des troubles et à menacer la paix civile par des déclarations à la limite de l’appel au meurtre.

Pour éviter toute dérive de ce genre, Paris a décidé de barrer la route à ces prédicateurs saoudiens, égyptiens, syriens… et leur a interdit de fouler son sol. Selon les ministères français des Affaires étrangères et de l’Intérieur : «Akrima Sabri, Ayedh Ben Abdallah al-Qarni, Safwet al- Hijazi et Abdallah Basfar se sont vu refuser ou retirer la possibilité de se rendre et sur le territoire français». Quant au prédicateur vedette de la chaîne qatarie Al Jazira, Youssef al-Qaradhaoui (qui dispose d’un passeport diplomatique) et l’Egyptien salafiste Mahmoud al-Masri, ils ont compris qu’ils n'étaient pas les bienvenus en France et ont renoncé de leur propre gré à assister au congrès de l’Uoif.

Dans sa récente interview au quotidien ‘‘Le Monde’’, le ministre de l’Intérieur Ali Lârayedh avait laissé entendre que le gouvernement pourrait, «si besoin était», rétablir le visa pour les prédicateurs étrangers.

La Tunisie aura-t-elle le courage de prendre pareille décision afin d’éviter les troubles publics que provoquent généralement les propos de haine et de discorde proférés par ces prédicateurs ? On peut en douter, sachant que ce sont souvent des dirigeants d’Ennahdha (parti au pouvoir) qui déploient le tapis rouge pour accueillir les Ghanim, Qarni et autres.

On pense surtout à Habib Ellouze, élu d’Ennahdha dans la Constituante, qui ne lâche pas d’une semelle les prédicateurs, surtout salafistes, le long de leur séjour tunisien… Aux frais de qui ? Et à quel dessein ?

Z. A.