La chambre correctionnelle de la cour d’appel militaire de Tunis poursuit l’examen de l’affaire de Barraket Essahel, dans laquelle sont impliqués d’anciens hauts responsables de la sécurité.
Le tribunal doit auditionner aujourd’hui les avocats de Mohamed Ali Ganzoui, ancien secrétaire d’Etat chargé de la sécurité, Abderrahmen Guesmi et Mohamed Nasser Alibi.
Cette affaire remonte à 1991 lorsqu’un groupe de 17 officiers de l’armée tunisienne ont été torturés et accusés de préparation d’un coup d’Etat contre le régime de Ben Ali, au cours d’une réunion qui se serait déroulée à Barraket Essahel, un village près de Hammamet. Une affaire montée de toutes pièces par Ben Ali et ses services, et dans laquelle la justice de l’époque avait été largement instrumentalisée.
Les avocats de l’ancien ministre de l’Intérieur Abdallah Kallel, en poste lors des faits, ont affirmé, vendredi, dans leurs plaidoyers, que toute la responsabilité dans cette affaire incombe à l’ex-président Ben Ali qui avait mis en place «des services spéciaux» qu’il dirigeait en personne.
Ils ont indiqué que M. Kallel avait fait part devant la chambre des députés en décembre 1991 de plaintes concernant «des violences subies par des militaires», ajoutant que leur client avait, à cette époque, ordonné une enquête et traduit en justice 74 agents.
Pour Mohamed Ali Ganzoui, qui était lors de cette affaire directeur général des services spéciaux au ministère de l’Intérieur, la défense a fait prévaloir «un empêchement moral», affirmant que leur client a présenté des excuses aux victimes et au peuple tunisien.
Les avocats de Kallel et Ganzoui ont demandé l’annulation du verdict de première instance.
La chambre correctionnelle du tribunal militaire de première instance avait prononcé, le 29 novembre dernier, par contumace, une peine de cinq ans de prison à l’encontre de l’ex-président Ben Ali et d’autres accusés.
Pour les accusés, qui comparaissaient en état d’arrestation, le tribunal a prononcé des peines de 3 et 4 ans de prison.
I. B. (avec Tap).