Béji Caïd Essebsi est décidé à poursuivre en justice le prédicateur qui a appelé publiquement à sa mort. Il l’a confirmé, jeudi, devant le juge d’instruction.
Le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis a auditionné, jeudi, l’ancien Premier ministre, dans l'affaire intentée contre le prédicateur Habib Boussarsar, qui a appelé publiquement à sa mort.
Cette audition intervient suite à la plainte déposée le 28 mars écoulé par le président du comité de soutien de Béji Caïd Essebsi, Abdessattar Massoudi.
«Mon client (Caïd Essebsi) était embarrassé de cette plainte», a indiqué à l'agence Tap, M. Massoudi, ajoutant que son client a déclaré au juge d’instruction que c’est la première fois dans son parcours professionnel et politique qu’il porte plainte contre quelqu’un et qu’il l’a fait par obligation dès lors qu’il ne connaît pas personnellement la personne susmentionnée.
Selon Massoudi, M. Caïd Essebsi a affirmé au juge d’instruction qu’il était étonné des déclarations du prédicateur Boussarsar qui est chargé de former ses collègues au sein du ministère des Affaires religieuses, ce qui souligne la gravité de son discours prononcé le 25 mars dernier devant un groupe de manifestants salafistes, et qui appelle à sa mort.
Menaces de mort contre Saïd Aïdi
Parmi les répercussions et les retombées directes de ces déclarations, explique Me Massoudi, les menaces de mort proférées, mercredi dernier à Tunis, à l’encontre de l’ancien ministre de la Formation et de l’Emploi Saïd Aïdi, par un groupe d’individus qui l’avaient taxé de laïque et de membre du clan Caïd Essebsi. Le renforcement de la sécurité autour de la maison de M. Caïd Essebsi traduit l’inquiétude réelle suscitée par cet appel au meurtre public.
L’ancien Premier ministre a souligné, devant le juge d’instruction, que l’objectif de cette plainte est d’empêcher à l’avenir toute personne de menacer une personnalité politique, qu’il soit membre ou non du gouvernement.
Des réseaux sociaux avaient relayé lundi 26 mars une séquence vidéo de l’activité du Front des associations islamiques dans laquelle le prédicateur relevant du ministère des Affaires religieuses Habib Boussarsar avait prononcé un discours appelant à la mort de M. Caïd Essebsi («Al-Maout Li Essebsi» ou «Mort à Essebsi»). Ce que le comité de soutien de l’ancien Premier ministre a qualifié de «menace explicite de mort».
M. Boussarsar a rendu public un communiqué dans lequel il a précisé qu’il entendait par le terme «mort», une mort politique et non physique de Béji Caïd Essebsi.
Source : Tap.