C’est ce qu’a annoncé le secrétaire d’Etat aux Affaires africaines, maghrébines et arabes, Abdallah Triki, dans une interview accordée à l’agence Tap. Le sommet maghrébin est reporté depuis 1994.


Lors du dernier sommet arabe à Bagdad, les 29 et 30 mars, le président Marzouki avait avancé deux dates pour la tenue de ce sommet maghrébin: septembre ou octobre 2012. Selon M. Triki, ce sommet aura lieu, dans les prochains mois, à Tabarka, ville balnéaire du nord-ouest tunisien.

Le principe de réunir ce sommet, reporté depuis 1994, a été convenu lors de la tournée effectuée, récemment, par le président de la République provisoire Moncef Marzouki dans plusieurs pays de la région, et qui a fait l’objet d’un suivi à l’occasion de la dernière réunion des ministres des Affaires étrangères maghrébins.

De nouvelles initiatives en vue

M. Triki a souligné le caractère central de la dimension maghrébine dans la politique étrangère de la Tunisie traduit par l’intensité des déplacements des responsables tunisiens dans les pays de la région ainsi que par une action collective destinée à réactiver les accords de coopération bilatéraux et multilatéraux, dont notamment l’accord de libre-échange d’Agadir, ainsi que la présentation de nouvelles initiatives, telles que la création d’un parlement maghrébin et l’élargissement des prérogatives du secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe et du conseil des ministres des affaires étrangères.

Le secrétaire d’Etat a rappelé, à ce propos, la proposition du président de la République relative à la réactivation des cinq libertés (de circulation, de résidence, de propriété, d’investissement et de participer aux élections municipales) dans l’espace maghrébin, en plus de l’approfondissement de l’idée de créer un conseil consultatif par la société civile et la création d’une université maghrébine dont les diplômes seraient reconnus à l’échelle internationale, avec des sections dans chaque pays.

Evoquant le lancement de projets de développement des régions frontalières dans les gouvernorats du sud tunisien limitrophes de la Libye ainsi que dans les six gouvernorats frontaliers avec l’Algérie, M. Triki a précisé que ces projets concernent essentiellement les lignes de chemin de fer transfrontalières, la réactivation du train maghrébin, l’aménagement d’une autoroute et l’approvisionnement en électricité, ainsi que l’établissement de zones de libre-échange entre les régions frontalières.

Il a indiqué qu’un projet d’augmentation de la capacité du gazoduc reliant l’Algérie et l’Europe (Italie) via le territoire tunisien est à l’étude. Ce gazoduc devrait passer d’une capacité de transit de 3 millions de tonnes à 9 millions.

Sur un autre volet, le secrétaire d’Etat a rappelé les principaux projets bilatéraux et tripartites entre la Tunisie, la Libye et l’Egypte, dont en particulier le parachèvement de l’autoroute reliant Gabès et les frontières libyennes et son raccordement à l’autoroute libyo-égyptienne ce qui facilitera dans le futur les échanges commerciaux de la Tunisie avec les pays de l’Afrique de l’Est.

Il a indiqué, dans ce contexte, qu’un pont d’une longueur de 12 km sera érigé sur la mer rouge et reliera l’Egypte et l’Arabie Saoudite. Ce projet sera financé par des fonds saoudiens.

Expertises tunisiennes au Soudan

S’agissant de la relation de la Tunisie avec le Soudan qu’il a qualifiée de «grenier de l’Afrique» au plan agricole, M. Triki a relevé le besoin de ce pays en expertises tunisiennes, en particulier la région du Darfour, riche en ressources minérales et naturelles (pétrole, or, etc.).

Il a, par ailleurs, indiqué que l’accord, qui sera mis en application prochainement entre la Tunisie, le Soudan, l’Union africaine et l’Onu, favorisera l’envoi d’un premier contingent de 250 officiers de la police nationale, en tant que forces de maintien de la paix au Darfour, qui sera ultérieurement renforcée par un deuxième contingent. Le contingent tunisien remplacera le contingent ghanéen dont les membres ne maîtrisent pas la langue arabe.

I. B. (avec Tap).