La diplomatie tunisienne «défend les intérêts de la nation et ses constantes, tout en préservant l’indépendance de la décision nationale et en évitant de servir des agendas et des intérêts de pays étrangers».
C’est ce qu’a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, lors d’une conférence, vendredi à Tunis, sur le thème: «Quelle diplomatie tunisienne à adopter après la révolution?». Il répondait ainsi aux critiques de l’opposition déplorant une influence de pays du Golfe et notamment du Qatar sur la politique étrangère tunisienne dans sa nouvelle version estampillée Ennahdha.
Le tropisme qatari en question
Evoquant «les intérêts économiques et l’attraction des investissements», qui lient la Tunisie aux pays du Golfe arabe, M. Abdessalem a déclaré: «Il n’y a aucun mal à faire appel à ces pays et à consolider les relations qui nous unissent, et nous sommes les mieux placés à bénéficier de leur soutien financier». Il a rappelé, à cet égard, que «les grands pays occidentaux et les institutions américaines ont eu recours aux fonds des pays du Golfe pour trouver une issue à la crise financière qu’ils connaissent depuis quelques années».
L’action de la diplomatie tunisienne «est en harmonie avec les acquis et le rayonnement de la révolution tunisienne à l’échelle internationale ainsi qu’avec les valeurs universelles qu’elle a consacrées, telles que les droits de l’Homme, la justice et la solidarité», a aussi expliqué M. Abdessalem.
Le chef de la diplomatie tunisienne a également souligné le souci du ministère des Affaires étrangères d’«instaurer une diplomatie active et effective, fondée sur une vision claire et qui défend les intérêts de la nation et ses constantes, tout en préservant l’indépendance de la décision nationale et en évitant de servir des agendas et des intérêts de pays étrangers».
Le ministre a ajouté que la Tunisie est soucieuse «de réactiver la solidarité maghrébine et arabe, de s’ouvrir sur l’ensemble des pays dans les différents continents et de ne s’aligner sur aucun bloc, surtout que le monde vit aujourd’hui une situation complexe et qu’il est devenu multipolaire», selon ses dires.
La conférence a été organisée par l’Association des études internationales (Aei) et l’Association tunisienne des anciens ambassadeurs et consuls généraux (Ataacg).
I. B. (avec Tap).