Alors que des voix s’élèvent pour dénoncer des cas de torture dans les prisons tunisiennes après la révolution, le ministère de la Justice dément et promet d’ouvrir des enquêtes après présentation de preuves.


Le ministre de la Justice Noureddine B’hiri a démenti tout abus contre les prisonniers depuis qu’il a pris la tête de son département, il y a près de quatre mois. Il a toutefois ajouté qu’il n’hésitera pas à ouvrir une enquête à ce sujet après présentation des preuves.

«Il est temps d’apporter des réformes radicales au système pénitentiaire, afin de lui permettre de s’acquitter pleinement de sa mission de rééducation et de se conformer aux critères respectueux des droits de l’Homme et de l'intégrité physique des prisonnier», a indiqué le ministre de la Justice.

«L’établissement judiciaire a besoin d’une nouvelle approche, dans la mesure où la réussite de cette structure à accomplir sa mission à escient est tributaire de l’amélioration des conditions matérielles et professionnelles des cadres pénitentiaires», a-t-il estimé, samedi, à Tunis, lors de la première conférence des responsables des unités pénitentiaires.

Plusieurs mesures urgentes, a-t-il ajouté, ont été prises pour améliorer les conditions matérielles et morales des professionnels du secteur, parallèlement à la consolidation de l’infrastructure pénitentiaire et le renforcement des équipements au sein de ces unités.

Par ailleurs, M. B’hiri a mis l’accent sur les efforts visant à mettre en place un système judiciaire qui consacre les «peines de substitution» dont la peine d’intérêt général.

Il s’agit, également, a-t-il ajouté, de veiller à alléger la peine d’emprisonnement, d’organiser des sessions de perfectionnement au profit des agents pénitentiaires et de relancer l’expérience des ateliers de rééducation en collaboration avec plusieurs ministères et organisations.

«Notre vraie réussite dépend de notre capacité à prévenir la récidive», a-t-il dit.

Dans le même contexte, M. B’hiri a souligné que le ministère de la Justice restera ouverte à toutes les propositions des organisations et structures y afférentes pour contribuer à la mise en place de la politique de réforme pénitentiaire et judiciaire.

Il a, à cet égard, fait état de la conclusion de plusieurs accords avec des organisations internationales, dont le Comité international de la croix rouge (Cicr), le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme (Hcdh), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud).

Le ministère, a-t-il ajouté, envisage la fermeture de certaines unités pénitentiaires et son ouverture au public, d’autant qu’elles représentent «une partie de la mémoire de la Tunisie et un témoin des étapes sombres de son histoire», par allusion, notamment, au bagne de Borj Erroumi, près de Bizerte (nord).

I. B. (avec Tap).