Le chef du gouvernement provisoire a choisi la fête des martyrs pour lancer un message aux hommes d’affaires impliqués dans l’ancien régime: «La réconciliation, mais après avoir rendu des comptes».
Hamadi Jebali, qui parlait au cours d’un meeting, lundi, au carré des martyrs de Séjoumi, à l’ouest de Tunis, à l’occasion de la commémoration de la fête des martyrs, a déclaré que «le peuple tunisien n’oubliera pas facilement les foyers de la corruption et n’acceptera pas que les rescapés du régime déchu qui ont été évincés par la porte, reviennent par la fenêtre», ajoutant que «personne ne peut être accusée» mais en contrepartie «nul n’a le droit de se jouer de la révolution».
Pas de vengeance ou de règlement ses comptes
M. Jebali a lancé aux hommes d’affaires et aux détenteurs de capitaux, impliqués avec l’ancien régime, ainsi qu’à tous ceux qui ont fauté contre la nation, que «la porte de la réconciliation reste ouverte mais uniquement après avoir rendu des comptes».
Il a ajouté que «la révolution ne peut être vendue pour de l’argent ni avec des subterfuges ni encore par le revirement par rapport à ses principes afin de collecter des sommes d’argent», soulignant que le gouvernement provisoire «n’a pas pour ambition de se venger ou de régler ses comptes avec ses adversaires du passé».
M. Jebali a précisé, dans son allocution, que «le gouvernement actuel gouvernera le pays sur la base de la légalité, du consensus national et de la tolérance, et au nom du peuple», saluant le rôle joué par l’institution militaire et sécuritaire dans la réussite de la période de transition que vit le pays et «leur grande loyauté envers le peuple et la patrie».
Le chef du gouvernement provisoire a souligné qu’il n’est plus acceptable après la révolution du 14 janvier 2011 «de voir tomber de nouveaux martyrs tunisiens quelle qu’en soit leur appartenance idéologique ou partisane», assurant que la première leçon à tirer de la commémoration de la fête des martyrs du 9 avril est la nécessité «de libérer le peuple de l’oppression politique, à travers l’élaboration d’une constitution avec l’association de l’ensemble des Tunisiens».
Gagner la bataille économique
M. Jebali a assuré, par ailleurs, que «le grand défi auquel fait face le pays après la révolution consiste essentiellement en une bataille économique et sociale de longue haleine, qui commande des efforts soutenus», mettant en garde contre les répercussions d’un échec sur la révolution.
«La révolution du peuple tunisien contre le régime d’oppression et d’injustice, qui a démarré en 1938 et qui a été parachevée en 2011, a-t-il ajouté, sera gagnée par le gain de la bataille économique et par la consécration des valeurs civilisationnels du peuple tunisien».
Assistaient à ce meeting plusieurs membres du gouvernement et de l’Assemblée nationale constituante (Anc), ainsi que les présidents et les secrétaires généraux des partis politiques et le général Rachid Ammar, chef d’Etat-major des armées.
Source: Tap.