La décision d’interdire les manifestations à l’avenue Habib Bourguiba n’est pas annulée, mais révisée, et assortie de conditions. Et c’est Ali Lârayedh qui a tenu à l’annoncer lui-même avec la fermeté qui sied à un ministre de l'Intérieur.

La décision d’interdire les manifestations et les protestations pacifiques sur l’avenue Habib Bourguiba a été révisée, a annoncé mercredi le ministre de l’Intérieur, Ali Lârayedh, lors d’une réunion du Conseil des ministres à la Kasbah.

La décision, dans sa nouvelle formulation, n’interdit pas d’exercer le droit de manifester pacifiquement sur l’Avenue. Elle pose cependant des conditions. Les manifestations doivent être pacifiques et respecter l’ordre de priorité, l’alternance ainsi que le circuit et les horaires préétablis.

«L’interdiction est une chose, et l’ordre en est une autre», a martelé M. Lârayedh, en évoquant, de nouveau, les intérêts des commerçants et la fluidité de la circulation routière.

Les citoyens, membres de partis politiques et militants associatifs, qui ont exigé l'annulation de la décision, vont-ils comprendre la leçon de pédagogie et les longues explications présentées mercredi par M. Lârayedh? On peut toujours l'espérer...

Le ministre de l’Intérieur avait décidé, le 28 mars, d’interdire les manifestations à la principale avenue de la capitale, provoquant de vives réactions de l’opposition, de la société civile et de l’opinion publique.

Les violents affrontements qui ont éclaté, lundi, entre les forces de l’ordre et les manifestants qui voulaient accéder à l’avenue Habib Bourguiba pour commémorer la fête des martyrs, ont renforcé les opposants dans leur contestation de la décision gouvernementale.

Les Constituants de l’opposition ont organisé, mardi, une manifestation pacifique sur cette avenue. Ils se sont, par la suite, réunis avec le ministre de l’Intérieur sur demande du président de l’Assemblée nationale constituante (Anc), Mustapha Ben Jaâfar, et ont demandé l’annulation immédiate de la décision.

I. B. (avec Tap).