La justice militaire accuse des avocats d’entraver le déroulement normal de l’affaire. Ces derniers accusent le tribunal de vouloir la circonscrire  dans un contentieux d’indemnisation. Ambiance…

Le procureur général adjoint, directeur de la justice militaire, Mounir Abdennabi, a démenti les accusations lancées contre la justice militaire au sujet de l’existence de contacts directs avec les familles des martyrs et des blessés pour les pousser à accepter des indemnisations.

En attendant l’apparition de nouvelles preuves

Plusieurs familles, a-t-il indiqué, ont contacté le secrétariat du tribunal pour s’informer des raisons de la lenteur des procédures d’indemnisation.

Dans une déclaration à l’agence Tap, M. Abdennabi a affirmé que des avocats chargés de cette affaire dans le Grand Tunis, à Nabeul, à Sousse, à Monastir et à Zaghouan ont intérêt à entraver le déroulement normal de l’affaire, soulignant que leur demande d’engager des inquisitions supplémentaires et d’associer de nouveaux accusés à l’affaire sus-indiquée est dénuée de tout fondement juridique.

Il a indiqué que le juge d’instruction a classé l’affaire pour motif de défaut d’identité des accusés, mettant l’accent sur la possibilité de réengager les poursuites en cas d’apparition de nouvelles preuves.

La séance du mercredi a été consacrée à l’examen des demandes formelles de la partie demanderesse.

Me Omar Safraoui a souligné que l’affaire a déjà pris un tournant dangereux, accusant la justice militaire de circonscrire l’affaire dans le contentieux de l’indemnisation.

Les avocats accusent la justice de laxisme

Il a précisé que l’objectif des familles des martyrs et des blessés est de connaître la vérité, imputant à la justice d’adopter un laxisme affiché dans la convocation des criminels, qui se trouvent toujours en état de liberté.

Pour sa part, Me Charfeddine El Khalil a demandé le report du procès pour permettre à certains blessés de subir un diagnostic médical, tout en s’attachant au principe du contradictoire, à la convocation des deux anciens ministres de l’Intérieur, à la consultation des registres relatifs à l’usage des armes et munitions, et à l’audition des témoins.

De leur côté, les avocats des accusés ont estimé que l’affaire a été politiquement exploitée, appelant à la libération de leurs clients.

Plusieurs avocats ont contesté la crédibilité du tribunal, créé en vertu d’un décret-loi, qui peut être abrogé par l’Assemblée constituante.

La chambre criminelle du tribunal militaire de Tunis a décidé de reporter le procès au 30 avril et a rejeté la demande de mise en liberté des accusés.

I. B. (avec Tap).