Le film projeté à l’Assemblée constituante par le ministre de l’Intérieur pour justifier l’intervention musclée de la police sur les manifestants a confirmé les propos des victimes.
Aucune violence n’a été filmée qui pourrait être attribuée à des manifestants. Ni des jets de pierres ni de cocktails Molotov ni autres armes saisies. Mais une violence extrême venant des agents de la police. «Vous voyez que la police ne cache plus rien aujourd’hui et elle se veut transparente!», commente Sahbi Atig, un constituant d’Ennahdha.
Le film a certes montré des sacs pleins de pierre sur plusieurs photos, mais rien ne confirme que ces photos ont été prises à l’avenue Habib Bourguiba et ses environs, le jour de la manifestation, c’est-à-dire le 9 avril.
Bien sûr, le film du ministère de l’Intérieur n’a pas montré les violences de la police à l’avenue Mohamed V. Pas même d’extraits sur l’agression sur Jawhar M’Barek, Khemaïes Ksila, Emna Menif, Samir Tayeb, Brahim Qassas, Mohamed Brahmi, les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes…
«Il ne s’est presque rien passé. Les médias ont tout inventé. Il y a eu à peine quelques agressions de manifestants appartenant à des groupes staliniens et anarchiques contre de braves policiers qui faisaient pacifiquement leur boulot de maintenir l’ordre».
Voilà à quoi se résume, à peu près, le film et le récit des événements tels que présentés par le ministère de l’Intérieur et son chef actuel. Un vrai film, comme dirait un ado...
La séance à la Constituante se poursuit encore. Le débat est chaud…
I. B.