Le ministre du Sport et de la Jeunesse s’en prend aux médias, négatifs et peu coopératifs avec le gouvernement. Et de lancer: «Ensemble autour d’Ali Lârayedh et le bâton à celui qui ne se soumet pas!».
Dans un meeting, vendredi, à la place Bab Souika, fief de l’Espérance sportive, son ancienne équipe, l’actuel ministre du Sport et de la Jeunesse, Tarak Dhiab, ancien joueur de l’équipe nationale de football et ancien analyste de la chaîne qatarie Al-Jazira Sport, a déclenché la guerre aux médias et à l’opposition (voir la vidéo).
Les médias mettent les bâtons dans les roues d’Ennahdha
Les médias sont très négatifs et ne veulent pas coopérer avec le gouvernement, a-t-il dit. Ces médias existaient du temps de Ben Ali ou sont financés par des gens en lien avec l’ancien régime et ils veulent mettre les bâtons dans les roues d’Ennahdha aux commandes du gouvernement, explique le ministre. Pour preuve: «Personnellement, je n’étais invité dans aucun plateau de télévision depuis 3 mois. Ce n’est pas grave, j’ai toujours été présent à la télévision», rectifie-t-il.
L’actuel ministre du sport a demandé aux militants d’Ennahdha de ne pas lâcher leur parti et de se rassembler aux côtés du ministre de l’Intérieur Ali Laârayedh.
«C’est un excellent ministre et il n’est pas facile de gérer l’appareil sécuritaire, mais il assume bien ses responsabilités», a dit Tarak Dhiab. Le ministre s’en est pris, au passage, à l’opposition qui selon lui, s’est gratuitement attaquée contre M. Lârayedh à propos des violences policières contre les manifestants, le 9 avril, au centre-ville de Tunis. Il n’a pas manqué de féliciter son collègue de l’Intérieur pour ses réponses le 12 avril à l’Assemblée constituante.
«Notre économie est sur la bonne voie»
Et comme dans une campagne électorale, Tarak Dhiab a poussé le bouchon un peu loin, en lançant de graves accusations à l’opposition. «Ils nous reprochent de recevoir des aides de l’Arabie saoudite, de Qatar et des USA, nous disons bienvenue à tous ceux qui veulent nous apporter leur soutien sans intervenir dans nos affaires internes. Cette opposition nous reproche cela, non pas par conviction, mais pour empêcher le gouvernement de travailler. L’opposition n’est pas contre ces pays et, une fois au pouvoir, elle va accepter des aides même d’Israël», a-t-il lancé à une foule nahdhaouie qui n’a pas cessé de proférer des insultes à l’encontre de Hamma Hammami, leader du Parti ouvrier communiste tunisien (Poct). Ce dernier avait accusé, il est vrai, le ministère de l’Intérieur d’avoir recouru, à côté des agents de la police, à une milice d’Ennahdha pour mater, lundi dernier, les manifestants pacifiques à Tunis.
M. Dhiab a demandé aux présents de soutenir leur parti Ennahdha et surtout le ministre de l’Intérieur, reprochant encore une fois aux représentants du peuple à l’Assemblée nationale constituante (Anc) de ne pas être à la hauteur de la Tunisie en cette ère de démocratie. «Notre économie est sur la bonne voie et elle va de mieux en mieux. Ces gens-là ne pensent qu’à une seule chose: se battre pour avoir des sièges. Cette opposition n’a pas pu se rassembler et n’a pas de leader. C’est pour cette raison qu’elle a cherché à se fédérer autour d’un homme du passé, qui a 87 ans, et qui veut revenir en arrière (par allusion à l’ancien Premier ministre Beji Caïd Essebssi, Ndlr), a-t-il précisé.
Z. A.