Un handballeur du Club africain a été incarcéré, accusé d’avoir balafré le visage d’un agent de police lors de la manifestation du 9 avril au centre-ville de Tunis.
C’est le juge d’instruction de la 24ème Chambre auprès du tribunal de première instance de Tunis qui a ordonné l’incarcération du Mohamed Achraf Ayari après l’avoir confronté à sa victime.
Le joueur a été arrêté le jour même de la manifestation du «lundi noir» à l’avenue Habib Bourguiba, où il y a eu plusieurs blessés, dans les affrontements entre la police et les manifestants.
En revanche, ceux qui ont tabassé les manifestants, matraqué des citoyens pacifiques agressant verbalement et physiquement des défenseurs de l’Homme, des élus du peuple, des journalistes tunisiens et étrangers, courent encore dans la nature. Le ministère de l’Intérieur a promis une enquête, alors que les vidéos et les images ne manquent pas, et beaucoup d’agresseurs ont été identifiés nommément par les internautes.
Confronté à des témoignages vivants et des vidéos partagées par les internautes, un représentant du ministère de l’Intérieur a avoué jeudi soir sur le plateau de la télévision privée, Attounsia, que certains de ces personnes n’appartiennent pas au corps de la police. «Vérification faite, l’un de ces hommes est étranger au secteur», a-t-il déclaré.
Parmi ces agresseurs en civil armés de matraque qui ont même tiré du gaz lacrymogène, frappé, giflé, donné des coups de tête et jeté des pierres sur des femmes et des hommes au centre-ville de Tunis, ont été identifiés par des citoyens. Ils militent dans l’un des partis au pouvoir. Cette appartenance les fait-elle bénéficier d’une immunité? Seules la police et la justice ne les ont pas identifiés.
L’Etat de droit est en marche… arrière toute.
I. B.