L’Association des magistrats tunisiens (Amt) a appelé ses membres à porter le brassard une semaine durant à partir du mercredi 18 avril. Pour protester contre les tergiversations du gouvernement dans la réforme de la magistrature.


«Il y a plusieurs facteurs qui confirment la tendance à maintenir le statu quo dans le secteur judiciaire et à faire fi des objectifs de la révolution et des exigences de la transition démocratique», lit-on sur la déclaration rendue publique à l’issue de la séance extraordinaire, samedi au club des Juges.

Les membres du conseil national de l’Amt se sont disent déçus face aux atermoiements dans la promulgation d’une loi portant création d’une instance provisoire indépendante de la magistrature ainsi que dans la mise en place d’un mécanisme de concertation avec l’Amt et au gel de la situation de la justice administrative et financière.

Mettre un terme aux nominations sans concertation

La poursuite de la détérioration des conditions de travail dans les tribunaux et l’aggravation de la situation matérielle et sociale des magistrats, poursuit la même source, «ne peuvent qu’entraver l’accomplissement par ce corps de son rôle dans le processus de transition démocratique».

Le Conseil national de l’Amt demande de «mettre un terme aux nominations dans des fonctions et responsabilités judiciaires en l’absence de concertations sérieuses, de transparence et de critères objectifs», réitérant son rejet de tout mouvement dans le corps des magistrats en dehors d’une instance provisoire indépendante.

Pour toutes ces raisons, l’Amt a appelé ses membres le port du brassard pendant une semaine. Et ce n’est qu’un préavis en attendant voir bouger les responsables de l’actuel gouvernement sur ce dossier central dont dépend, en grande partie, la réussite du processus de justice transitionnelle.

I. B. (avec Tap).