Le chef du gouvernement provisoire a démenti avoir jamais parlé de «tourisme halal (licite)» et invité les touristes juifs à faire le pèlerinage de la synagogue de la Ghriba à Djerba.


Hamadi Jebali, qui intervenait en marge de la 6e conférence internationale de l’Organisation mondiale du tourisme (Omt), sur «l’avenir du tourisme en Méditerranée» (16-17 avril à Djerba), a affirmé que la Tunisie, pays ouvert et tolérant, accueillera, chaque année, comme à l’accoutumée, les pèlerins juifs à la Ghriba (Djerba).

Lutter contre «certains comportements»

«Nous veillerons à assurer des conditions propices au tourisme, dans le pays, en luttant contre certains comportements», a expliqué M. Jebali. Sans préciser ce qu’il entend par «certains comportements»: les «beznassas» ou les salafistes qui paradent avec leurs tenues afghanes, qui risquent d’effrayer les touristes et de les éloigner de la Tunisie.

La synagogue de la Ghriba à Djerba accueille chaque année près de 6.000 pèlerins juifs, en provenance, essentiellement, d’Europe et d’Israël.

M. Jebali a démenti avoir parlé de «tourisme halal», par opposition au «tourisme haram» (illicite), qui serait actuellement pratiqué en Tunisie, et indiqué que la Tunisie ambitionne d’atteindre 7 millions de touristes en 2012, et même de revenir aux chiffres de 2010.

Pas d’amalgame entre démocratie et anarchie

M. Jebali a avancé que «le travail du gouvernement actuel se déroule pacifiquement, à l’image de la révolution tunisienne». Il a fait remarquer que «certaines parties appréhendent l’hégémonie d’Ennahdha, au moment où ce mouvement les laissent s’exprimer librement», appelant à «ne pas faire d’amalgame entre démocratie et anarchie», en commentant les événements survenus le 9 avril à l’avenue Habib Bourguiba, lorsque la police et des éléments civils suspects ont tabassé des manifestants.

Interrogé au sujet de la vidéo diffusée sur des réseaux sociaux et contenant une planification pour attenter à certains leaders d’Ennahdha, M. Jebali s’est montré réservé dans sa réponse, en disant : «Je ne veux pas parler de ces questions, mais chaque tentative d’attentat porte atteinte à la révolution tunisienne».

Taleb Rifai, secrétaire général de l’Omt, a indiqué, de son côté: «Les pays méditerranéens se doivent d’être solidaires et de réfléchir à de nouvelles solutions, en prospectant de nouveaux sites touristiques, diversifiant les produits et mettant en valeur le patrimoine commun, pour relever les défis dans le secteur touristique».

Tout en soulignant que «le tourisme demeure un facteur de paix et de rapprochement entre les peuples», M. Rifaï, qui est Jordanien, a appelé, aussi, les pays arabes à tirer le meilleur parti de leurs spécificités communes, d’autant qu’ils attirent la moitié des touristes dans le monde et bénéficient du tiers des recettes touristiques mondiales.

I. B. (avec Tap).