Le ministère de l’Intérieur libyen a démenti l’information, pourtant confirmée par les autorités tunisiennes, concernant la prise d’otage de 80 Tunisiens par les «thouar» de Zaouia.


Omar Khadhraoui, responsable au ministère de l’intérieur libyen, a fait ce démenti, mardi en fin de soirée, sur la chaîne Al-Jazira.

Interrogé à ce sujet par la même chaîne, Houcine Al Jaziri, secrétaire d’Etat de l’Immigration et des Tunisiens à l’étranger, a déclaré qu’il «n’y a plus d’otages en Libye». Malgré l’insistance de la journaliste, M. Al Jaziri s’est contenté de répéter qu’il «n’y a plus d’otage en Libye» et de tourner en rond autour du sujet : « Il arrive des choses entre les citoyens des deux pays. Des gens tentent de nuire aux relations entre les deux pays. On annonce des actes d’un côté ou de l’autre…», bafouille-t-il, tournant autour du pot, mais sans affirmer ni infirmer quoi que ce soit.  Mais alors, ce kidnapping, a-t-il eu lieu?

Interrogé, mardi matin, à la Kasbah à propos de cette affaire, Samir Jemaï, directeur des affaires consulaires auprès du ministère des Affaires étrangères, a confirmé l’information et précisé que des négociations sont en cours entre le consulat tunisien et les autorités libyennes pour libérer les otages tunisiens. Et de rassurer que ces derniers sont bien traités. Cette même information a été annoncée par le président de la Ligue des droits de l’homme à Sfax sud.

Dans un communiqué rendu public, mardi vers 19 heures, le ministère de l’Intérieur a  annoncé la libération des 80 Tunisiens en otage en Libye.

Selon la même source, les Libyens ont pris des Tunisiens en otage après l’arrestation samedi  14 avril de Libyens dans la région de Ben Guerdane. Ils étaient en possession de stupéfiants. Mardi, ces mêmes Libyens sont rentrés chez eux.

Cette affaire et la manière dont elle a été traitée par les deux «pays frères» posent plusieurs questions: si la prise d’otage a eu lieu, pourquoi les Libyens la démentent-ils aussi catégoriquement? Et si elle n’a pas eu lieu, pourquoi les Tunisiens l’annoncent-ils avant de se rétracter, mais à demi mot?

Z. A.