Mohamed Kilani, secrétaire général du Parti socialiste de gauche (Psg), s’insurge contre le parti Ennahdha, qui «s’est engagé dans un projet despotique irréversible».


«La répression des citoyens à l’avenue Habib Bourguiba par les forces de sécurité, alors qu’ils commémoraient la fête des martyrs est nourrie d’un esprit de vengeance», a estimé, mardi, M. Kilani.

«C’est bien ce même esprit qui nourrissait les forces de sécurité lors de leur intervention musclée et agressive, à la fin de la semaine écoulée, à la cité El-Mellaha dans la banlieue de Radès», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse. «Il n’y a plus de lignes rouges dans le traitement de la police avec les citoyens», a-t-il constaté. Il a, à cet égard, dénoncé «cette volonté de semer la peur chez les Tunisiens pour les décourager à descendre dans la rue afin d’exprimer leurs opinions», qualifiant ces pratiques de «dangereuses».

«Après avoir accédé légalement au pouvoir, le mouvement Ennahdha essaie de s’emparer du pouvoir et d’imposer sa volonté au peuple par la force», a-t-il expliqué, faisant remarquer que «ce mouvement est en train de faire appel à des milices qui représentent l’instrument du parti».

Par ailleurs, M. Kilani a dénoncé les récentes nominations opérées, de façon unilatérale, par Ennahdha, dans les corps des gouverneurs, des délégués, des omdas et des hauts responsables du secteur public, faisant observer que «l’appropriation de ce pouvoir ne peut qu’attester la non-disposition d’Ennahdha à accepter le principe de l’alternance au pouvoir».

«Ennahdha s’est engagé dans un projet despotique irréversible», a-t-il affirmé, avant de lancer cet avertissement: «Se trompe celui qui croit en la possibilité de trouver une solution intermédiaire avec Ennahdha pour le contraindre à renoncer à son plan».

Il a, dans le même contexte, souligné que «le combat des forces démocratiques contre la nouvelle dictature est beaucoup plus difficile que les combats précédents», estimant que «l’unification des forces demeure désormais l’ultime solution».

I. B. (avec Tap).