Un sit-in a été observé, mardi à Moknine, pour demander au gouvernement de rendre à sa famille la dépouille du cheikh Ahmed Lazreg, qui a passé 25 ans dans les prisons sécrètes de Bouguiba et Ben Ali.
Près de 100 personnes se sont rassemblées, mercredi à 10 heures à la Place du 5 Septembre à Moknine (Monastir), à l’initiative de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (Ltdh). Ils se sont rassemblés en guise de soutien à la famille du militant cheikh Ahmed Lazrag, découvert par hasard, agonisant, menotté des pieds et des jambes, le corps se décomposant, avant de rendre son âme à l’hôpital Charles Nicolle de Tunis.
Les habitants de Moknine ont brandi plusieurs affiches et slogans où ils ont dénoncé les pratiques d’hier et qui continuent aujourd’hui dans la Tunisie postrévolutionnaire. Ils veulent la restitution de la dépouille du défunt afin de l’inhumer en tant que martyr dans un lieu digne d’un militant.
Le cas cheikh Ahmed Lazreg a révélé plusieurs secrets, dont l’existence des prisons secrètes dans le pays. Le gouvernement actuel n’a rien précisé là-dessus.
Après son rapatriement au pays, l’enfant (et militant) de Moknine qui a côtoyé Salah Ben Youssef et Habib Bourguiba, s’est trouvé contraint de quitter le pays. Après des années d’exil, il est retourné en Tunisie et il été mis dans une prison secrète sans que sa famille le sache. Il y est resté 25 ans. Mort il y a quelques semaines, les associations et les médias continuent à creuser dans son histoire en quête de vérité.
Z. A.