Près de 2000 pèlerins juifs, dont 500 venant de l’étranger, sont attendus, à la mi- mai, à la Ghriba, la plus ancienne synagogue d’Afrique sur l’île de Djerba (Sud Tunisien).


René Trabelsi, organisateur de ce pèlerinage et fils du président de la communauté juive de Djerba, a déclaré à la Tap : «Nous reprenons le pèlerinage, suspendu en 2011 en raison de la révolution, grâce aux déclarations rassurantes des membres du gouvernement concernant les conditions de sécurité».

Le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, avait affirmé, en marge de la 6e conférence internationale de l’Organisation mondiale du tourisme (Omt), les 16 et 17 avril à Djerba, «que la Tunisie, pays ouvert et tolérant, va accueillir, comme à l’accoutumée, les pèlerins juifs à la Ghriba et veillera à assurer les conditions favorables au tourisme dans le pays».

Ces déclarations ainsi que la visite du président provisoire, Moncef Marzouki à la synagogue de la Ghriba, «sont de nature à dissiper les craintes des juifs et les inciter à venir à Djerba», estime M. Trabelsi.

«Nous faisons confiance aux mesures de sécurité et nous comptons sur la tolérance de la population locale et sur sa volonté d’organiser cette manifestation, qui contribue à la création d’une dynamique économique dans la région», a-t-il encore déclaré.

M. Trabelsi a relevé que «les préparatifs pour le pèlerinage sont en cours et que sa date sera bientôt annoncée (…) Nous confirmerons, ainsi la reprise de la saison du pèlerinage à la Ghriba», a-t-il fait remarquer.

Le fils du président de la communauté juive de Djerba impute la baisse du nombre des visiteurs juifs à l’île par rapport à 2009 au retard de l’annonce de la date du pèlerinage et à l’inquiétude de la communauté juive après l’apparition de slogans antisémites.

La synagogue de la Ghriba à Djerba accueille chaque année près de 6.000 pèlerins juifs, en provenance, essentiellement, d’Europe et d’Israël, mais via la France et l’Italie.

Les 2.000 visiteurs attendus cette année seraient essentiellement des Tunisiens de confession juive, dont résidant pour la plupart en Tunisie, et seulement 500 venus de l’étranger. On ne peut pas dire que le pèlerinage de la Ghriba sera, cette année, une grande fête religieuse. Il y aura certes la ferveur, mais pas le nombre.

Il faudra donc attendre 2013 ou 2014, si tout ira bien jusque là et que les salafistes mettent fin à leurs appels publics au meurtre des Juifs, pour voir ce pèlerinage revenir à son rythme de croisière d’avant la révolution.

I. B. (avec Tap).