Abderraouf Ayadi a été démis de ses fonctions de secrétaire général du Congrès pour la République (Cpr), mais il garde sa place au bureau politique du parti de Moncef Marzouki.
M. Ayadi, député du Cpr, avait exprimé, le 12 avril, au ministre de l’Intérieur Ali Lârayedh, lors d’une séance à l’Assemblée nationale constituante (Anc), sa crainte de voir les principes de la révolution dévoyés et les pratiques de Ben Ali revenir, par allusion aux violences de la police sur des manifestants pacifiques le 9 avril au centre-ville de Tunis.
«Vous avez dit que l’interdiction des manifestations a été décidée dans l’intention de protéger les intérêts financiers des commerçants. Et les intérêts moraux, monsieur le ministre! Pas de comparaison. Je vous dis que les intérêts moraux, ceux de la révolution ont fait tomber l’ancien régime en 4 semaines et non les intérêts financiers», avait-il alors lancé à M. Lârayedh.
Ceci explique-t-il cela? Si c’est le cas, on pourrait penser que le parti Ennahdha a exigé et obtenu le limogeage du dirigeant du Cpr qui s’est distingué par son franc-parler et son manque d’allégeance au parti islamiste tunisien.
Après le limogeage de M. Ayadi, une direction collégiale assurera la conduite des affaires du parti.
Imed Daïmi a été désigné comme porte-parole officiel du parti jusqu’à la réunion prochaine de son conseil national. M. Daïmi est aussi directeur du cabinet du président de la république Moncef Marzouki.
Ce cumul et cette double casquette sont-ils raisonnables ?
I. B.