La Tunisie va demander à la prochaine réunion du G8, le 24 avril à Paris, d’œuvrer pour que les Nations Unies ordonnent le gel les avoirs de Ben Ali, comme elles l’ont fait pour Kadhafi.


Le G8 «n’a pas tenu ses promesses d’aide à la Tunisie dans ses projets de gouvernance et de lutte contre la corruption, sans pour autant avancer des raisons objectives».

Le ministre chargé de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, Abderrahman Ladgham, qui a fait cette déclaration, jeudi après-midi, à la réunion de la Commission de la réforme administrative et de la lutte contre la corruption, au sein de l’Assemblée national constituante (Anc), a précisé que la Tunisie avait demandé, lors de la dernière réunion du G8, que soit mentionnée et appuyée la nécessité de récupérer les fonds spoliés à l’étranger, et qu’une recommandation soit soumise aux Nations Unies dans ce sens. Toutefois, cette demande «est restée sans suite», a-t-il indiqué.

Ladgham a, d’autre part, affirmé dans ce contexte que la Tunisie renouvellera sa demande à l’occasion de «la prochaine réunion du G8, prévue le 24 avril courant à Paris», déclarant que les Nations Unies avaient gelés les avoirs de Kadhafi et que la Tunisie s’emploie à bénéficier de la même résolution.

Le ministre a ajouté que l’adhésion de la Tunisie au Forum mondiale sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales et son adoption de la Convention d’assistance mutuelle administrative en matière fiscale, sont de nature à lui permettre de suivre ce dossier, dès lors que ces deux conventions imposent l’adoption d’une transparence totale et la présentation par les Etats de leurs comptes aux pays membres, de même qu’elles lui permettent de demander le recouvrement des créances fiscales.

Evoquant ensuite l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlc), qui a pris ses fonctions dernièrement en lieu et place de la Commission nationale d’investigation sur la corruption et la malversation (Cnicm), le ministre a précisé que son département œuvre à constitutionnaliser cette instance et à la doter d’un statut permanent, afin de l’habiliter à combattre la corruption.

I. B. (avec Tap).