«La question du salafisme est complexe et ne peut être résolue par des mesures sécuritaires imposées et hâtives», a expliqué le ministre des Affaires religieuses.


Noureddine El Khademi, qui présentait, vendredi, lors d’une conférence de presse, le bilan des activités de son ministère après les 100 premiers jours du gouvernement, a estimé que le fait d’empêcher les imams de faire le prêche et de les substituer par d’autres personnes (des fondamentalistes religieux pour la plupart, Ndlr) est un phénomène qui est apparu après la révolution.

Pour faire face à ce phénomène dont se plaignent beaucoup de fidèles, dont beaucoup préfèrent éviter les mosquées, M. El Khademi a recommandé de concevoir une stratégie globale mettant à contribution toutes les parties concernées et fondée sur le dialogue et la persuasion grâce à des arguments scientifiques et religieux, ajoutant que cette question est en voie de résolution progressive.

M. El Khademi, visiblement à court de moyens, a appelé, à cet égard, à l’ouverture d’un débat dans les médias auquel prendront part des oulémas, des juristes et des représentants des partis politiques en vue de diagnostiquer les différents aspects du problèmes et parvenir à des solutions de nature à préserver l’unité du peuple et renforcer l’harmonie entre les composantes nationales loin de la polarisation idéologique.

Les Tunisiens, qui ne sont pas rassurés par les propos du ministre en charge des Affaires religieuses, peuvent se soulager du fait que le nombre de mosquées contrôlées par des salafistes est en baisse continue.

Le président de la Haute commission d’écoute et de suivi au sein du département Antar Hamdi a indiqué, en effet, que la commission qui reçoit les requêtes et les plaintes concernant les problèmes dans les mosquées a pu, en suivant une politique de dialogue, réduire les cas des dépassements enregistrés dans les mosquées qui sont passés de 900 cas après la révolution à 200 cas à l’heure actuelle.

I. B.