Selon sondage de ‘‘I-Watch’’, réalisé en février et mars, la «troïka», coalition tripartite au pouvoir, perd quelques points, mais garde encore la confiance des Tunisiens.


Ce résultat a été obtenu, malgré la poursuite des mouvements sociaux, dans les régions intérieurs, la hausse des prix des produits de première nécessité, les ratés sécuritaires du gouvernement, le ralentissement économique et l’absence de résultats tangibles sur les plans de la lutte contre le chômage. Ce qui autorise quelque réserve sur la crédibilité de ces résultats, de la méthode utilisée et de la représentativité de l’échantillon.

L’organisation ‘‘I-Watch’’ a dévoilé, vendredi, les résultats d’un sondage d’opinion axé sur les priorités des Tunisiens au cours de l’étape actuelle, leur degré de confiance dans les trois présidences, la politique étrangère ainsi que sur la popularité des partis politiques en Tunisie.

L’enquête porte également sur des questions liées à l’élaboration de la nouvelle Constitution et à l’organisation d’un référendum à son sujet.

Lors d’une conférence de presse, vendredi, à Tunis, le président de l’organisation a affirmé que l’enquête s’est fondée sur un échantillon de 16.181 personnes, issues des différentes régions du pays et âgées de 19 à 60 ans.

L’économie, le principal souci. En ce qui concerne les priorités des Tunisiens en cette période, l’enquête a fait ressortir que la question économique occupe le premier rang des préoccupations des Tunisiens respectivement avec 39,29% (février) et 37,97% (mars), vient en 2e lieu la sécurité et l’identité nationale avec 18,34%.

Ennahdha largement en tête. S’agissant des partis les plus populaires, l’enquête a permis de constater que le mouvement Ennahdha est le parti le plus proche des citoyens avec 52,57% (février) et 51,10% (mars), suivi par le Cpr et du Pdp, respectivement en 2e et 3e positions. Viennent aux 4e et 5e rangs le parti Ettakatol et Al Aridha Châbia (Pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement).

Jebali perd deux points. Pour ce qui est de la cote de popularité des trois présidents de la «troïka», la coalition tripartite au pouvoir, l’enquête indique que 47,34% des Tunisiens (février) et 45%,70 (mars) sont satisfaits du rendement de l’actuel Chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, contre 14,44% (février) et 17,09% (mars) se déclarant mécontents.

Ben Jaâfar perd 3 points. Le président de l’Assemblée nationale constituante (Anc) a, quant à lui, obtenu 46,22% (février) et 43,16 % (mars) de satisfaits contre 13,06% (février) et 15,85% (mars) d’insatisfaits.

Marzouki perd 3 points. Concernant le président de la république provisoire Moncef Marzouki, 46,22% (février) et 43,16% (mars) des citoyens se sont déclarés satisfaits de son rendement, contre 13% (février) et 15% (mars) d’insatisfaits.

Interrogés sur la méthode suivie dans la rédaction de la nouvelle constitution, 41,42% des sondés se sont dits favorables, alors que 39% considèrent que l’élaboration du texte exige une durée excédant une année.

L’enquête fait ressortir, en outre, que 40,80% des citoyens sont partisans de l’organisation d’un référendum sur l’approbation du texte de la nouvelle Constitution.

‘‘I-Watch’’ est une organisation tunisienne de contrôle à caractère non lucratif et indépendante, qui a été fondée le 21 mars 2011.

L’enquête a été réalisée avec le concours de deux institutions américaines Mobile Accord (spécialisée en télécoms et en analyse des données recueillies par l’enquête), le National Democratic Institute (Ndi, le bailleur de fonds) et la société Tunisiana (pour l’envoi des Sms et le volet technique de l’opération).

Ce qui compte le plus pour l’organisation c’est l’évolution de la position de la population tunisienne à l’égard des questions posées, a déclaré M. Karoui à l’agence Tap, précisant que l’objectif ultime de cette enquête est de communiquer la voix des Tunisiens aux décideurs et aux partis politiques afin qu’ils prennent en considération leurs attentes, lors de la conception de leurs programmes.

I. B. (avec Tap).