Jawhar Ben M’Barek est injoignable. Le téléphone du leader du réseau Doustourna, perdu lors de son agression samedi à Souk El Ahad, a été remis à l’armée assurant la sécurité du siège de la délégation de ce village.


C’est ce qu’a confirmé à Kapitalis, dimanche matin, Salah Chamekh, secrétaire général de la cellule d’Ennahdha à Souk El-Ahad (15 km de Kebili, sud-ouest). M. Chamekh, qui s’est dit très navré pour tout ce qui s’est passé, a précisé que le meeting de Jawhar Ben M’Barek a mal tourné alors qu’il était sur le point de se terminer. En effet, a-t-il confirmé, des éléments salafistes et d’autres personnes sans emploi l’ont agressé. « Ce sont des gens avec qui on a souvent du mal à dialoguer», a dit M. Chamekh, joint par téléphone.

Un Nahdhaoui au secours de M. Ben M’Barek

Le membre d’Ennahdha a ajouté que lui même, se trouvant sur place, a transporté une personne agressée par ces gens-là à l’hôpital. «J’aurais bien aimé que la rencontre fusse une occasion pour un dialogue d’idées et non pour la violence. Mais, il est vrai, que certains de ces Salafistes ne comprennent pas le langage du dialogue.  Dans ce cas, il n’y a rien à faire, il faut appliquer la loi. Puis, il faut continuer constamment à dialoguer. C’est là le travail».

Selon M. Chamekh, ce qui s’est passé à Souk El-Ahad est inadmissible. «Au moins, ce qui s’est passé à Douz, c’était avant le meeting. M. Ben M’Barek a été empêché de rencontrer les citoyens et point à la ligne. Mais là, c’était vers la fin de la rencontre et c’est dommage», a-t-il ajouté.

Vendredi, à la demande de plusieurs habitants de Douz, Jawhar Ben Mbarek s’est rendu dans cette ville pour inaugurer la nouvelle cellule de Doustourna dans le sud. Il a été empêché par des extrémistes religieux qui lui ont jeté des pierres et des œufs, l’ont insulté et accueilli avec le mot «Dégage!».

Protégé par les Sans-empois

Le lendemain à Souk El-Ahad, le leader de Doustourna a été agressé. Sur les réseaux sociaux, une vidéo montrant M. Ben M’Barek dans un hôpital a été partagée par des internautes. «Ils ont appelé à me tuer. Je les ai entendu dire qu’il faut prendre un couteau et le tuer… Mais j’ai été protégé par les membres de l’Union tunisienne des sans emploi qui ont reçu beaucoup de coups pour me protéger. Trois parmi eux sont hospitalisés», raconte M. Ben M. Barek dans la vidéo.

Zohra Abid