Cet acteur anonyme mais incontournable de la scène tunisienne multiplie les appels sur les réseaux sociaux pour inciter les citoyens à venir nombreux à l’avenue Habib Bourguiba le 1er pour défendre leur liberté sur Internet.
Il s’agit à la fois de sensibiliser les citoyens à protéger leur espace virtuel et de mettre en garde le gouvernement contre le retour annoncé des pratiques de la censure.
Anonynmous Tunisie fait ici allusion au projet de «commission de censure internet», qui menace la liberté sur le réseau, même si elle a pour mission, officiellement, de protéger contre la cyber-criminalité au niveau national. Cette notion de «cyber criminalité» est volontairement floue. Et elle peut désigner la protection du gouvernement et l’imposition du silence sur ses scandales, ses leaks, etc., estime Anonynmous Tunisie.
«Cette commission a donc le même but que celle qui était en place sous le régime de Ben Ali. Elle va être en gros utilisé afin de vous traquer si vous critiquez principalement le parti Ennahdha», lit-on dans le communiqué intitulé «Stop Ammar 404 ! Protestation 1 mai 2012. Invitez vos amis».
Le 1er Mai, qui coïncide la Fête internationale du travail et précède de deux jours la Journée mondiale de la liberté de la presse (3 Mai), l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a appelé à un rassemblement dans la même avenue Habib Bourguiba.
Le départ de la marche se fera à partir de la Place Mohamed Ali, où se trouve le siège de la centrale syndicale historique.
Des syndicalistes, des défenseurs des droits de l’Homme et des représentants de la société civile se sont donné rendez-vous pour défiler ensemble ce jour là, en espérant que, cette fois-ci, la police (et les milices qui l’aident) auront la matraque moins lourde et le gaz lacrymogène plus léger que lors de la marche pacifique du 9 avril, Fête des Martyrs.
Z. A.