L’Iran, seul pays islamique à avoir lancé un satellite avec succès et à cloner des animaux pour usage pharmaceutique, propose le transfert de sa technologie à la Tunisie.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a affirmé, lundi, à Tunis, que son pays est prêt à mettre son savoir-faire à la disposition de la Tunisie et souligné la volonté de renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines.
Transfert technologique… iranien?
«L’Iran compte de grandes expertises dans tous les secteurs, notamment industriel et agricole», a indiqué Salehi, lors d’une rencontre avec la presse au ministère des Affaires étrangères, précisant que c’est «le premier pays de l’Organisation de la Conférence islamique (Oci) à lancer un satellite avec succès et à cloner des animaux pour usage pharmaceutique».
«Nous souhaitons impulser la coopération commerciale, économique et culturelle entre nos deux pays et dynamiser les échanges touristiques et de visites de responsables», a-t-il indiqué, rappelant être le premier haut responsable iranien à visiter la Tunisie après la révolution.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem a déclaré que «les indicateurs de la coopération tuniso-iranienne sont aujourd’hui en deçà des aspirations des deux peuples», estimant cependant que «les perspectives sont prometteuses».
La séance de travail qui a précédé la rencontre avec la presse a été l’occasion de discuter plusieurs questions régionales et internationales, a indiqué M. Abdessalem, soulignant la convergence des vues à ce sujet.
L’Iran pour une solution «syro-syrienne»
En réponse aux questions des journalistes sur la situation en Syrie, le programme nucléaire iranien et les relations entre l’Iran et les pays arabes, Salehi a relevé que «le dossier syrien est sensible et la solution doit être syro syrienne». «Il ne doit pas y avoir d’ingérence étrangère», a-t-il affirmé.
«Le président syrien Bachar El-Assad avait promis de satisfaire les revendications de son peuple, il faut donner une chance à la Syrie et arrêter les violences», a-t-il encore plaidé.
Il a, dans ce sens fait noter que «la Syrie se situe dans une région stratégique et sensible», prévenant que «les pays voisins et la communauté internationale doivent traiter le dossier syrien avec sagesse».
S’agissant des relations de l’Iran avec les pays arabes, le chef de la diplomatie iranienne a affirmé que la priorité de la politique étrangère de son pays est de «consolider et développer les relations avec les voisins du Golfe persique» (qualificatif auquel les pays arabes voisins préfèrent un autre: «arabique», soit dit en passant), qu’il a qualifiées de «bonnes». «Nous sommes en contact avec les pays voisins pour rapprocher les vues», a-t-il encore précisé, sachant que ces vues sont aujourd’hui aux antipodes les unes des autres, les monarchies arabes du Golfe étant très réceptives du discours anti-iranien développé aujourd’hui en Occident.
Le dossier du nucléaire iranien, une «manipulation»
Concernant le dossier du nucléaire iranien, Salehi a dénoncé une «manipulation» et affirmé que des démarches sont en cours pour régler cette affaire. Il a, aussi, rappelé les résultats «satisfaisants» du sommet d’Istanbul.
Le ministre iranien des Affaires étrangères est arrivé lundi à Tunis à la tête d’une importante délégation pour une visite de travail de deux jours.
I. B. (avec Tap).