Les sit-inneurs campant depuis 55 jours devant l'Etablissement de la télévision nationale «doivent être remerciés pour avoir accepté de lever leur sit-in», a déclaré Lotfi Zitoun.
Le conseiller politique du chef du gouvernement provisoire a fait cette déclaration après avoir discuté avec les sit-inneurs, mardi soir, suite aux violences devant le siège de l’Etablissement de la télévision nationale, qui ont fait au moins 3 blessés parmi les journalistes et techniciens de la télévision.
«Le sit-in est pacifique et il a duré 50 jours. Maintenant qu’il a commencé à mal tourner et perturber l’ordre public, on a discuté avec les sit-inneurs et ils ont répondu à notre demande. Nous sommes à l’orée d’une saison touristique. Nous les remercions», a déclaré Lotfi Zitoun.
Les sit-inneurs affirment, de leur côté, qu’ils ont accepté la levée du sit-in parce qu’ils ont compris le message de Lotfi Zitoun et considéré que l’intérêt général du pays doit passer avant toute autre chose.
Ce sit-in, jugé légitime par Lotfi Zitoun et ses camarades du parti islamiste Ennahdha, a été grandement condamné par au moins une quarantaine d’Ong en Tunisie et à l’étranger. Amnesty International vient d’adresser, de son côté, un avertissement au gouvernement dénonçant les pratiques indignes de la Tunisie révolutionnaire au nom de la religion et de protection de bonnes meurs. Et de demander le respect de la liberté d’expression, et la libération sans condition des personnes arrêtées récemment pour avoir manifesté. Et d’appeler le gouvernement à respecter les droits de l’homme et à cesser d’utiliser la force contre des manifestants pacifiques, et particulièrement les démocrates, les laïcs et les modernistes. Car seuls ceux-ci ont le droit aux matraques et aux bombes de gaz lacrymogène de la police aux ordres du ministre nahdhaoui Ali Lârayedh. Les manifestants salafistes, fondamentalistes religieux et nahdhaouis ont droit, quant à eux, à tous les égards. Leurs violences et appels au meurtre sont jugés «légitimes» par Lotfi Zitoun et ses camarades.
Z. A.